L'histoire :
Le maire de la ville se la joue visiteur du soir dans une petite agence d’intérim au nom suspect, « Supermanpower ». Il explique à la patronne son embarras : le dernier super héros qui protégeait sa ville, l’homme-araignée, a été malencontreusement aspergé d’insecticide par un jardinier municipal dans un jardin public. Il s’est donc choppé une ITT (Interruption Temporaire de Tisser) de 15 jours. Il faut absolument lui trouver un remplaçant. La patronne relève le défi sans préciser que ses super-héros intérimaires sont tous un peu de seconde zone... et pas trop adaptés à la mission de protection globale de la ville. Il lui reste en effet Anti-antivax, qui combat les antivax en les vaccinant d’office ; CAFwoman qui peut rester des heures à faire la queue sans perdre ses moyens ; Inclusivegirl, qui se bat à coups de points médians sur twitter ; voire encore Superlourd, un superhéros qui n’arrête pas de faire des jeux de mots ou des vannes convenues, éculées ou nulles à chier. Le maire ne sait lequel choisir… alors il décide d’agresser la patronne pour voir lequel des superhéros se révèlera le plus efficace à la sauver spontanément. Il ignorait alors que la patronne elle-même est Power-Boobs, une superhéroïne avec des seins aussi élastiques et puissants que la queue du Marsupilami. De son sein droit, elle assène un violent uppercut au maire, qui reste pas moins super-excité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si le boulot de superhéros était un job comme un autre, régi par un droit du travail, des congés payés, des RTT et des agences d’intérim ? C’est le parti-pris astucieux de départ qu’empruntent James et Boris Mirroir dans Discount héros. Ce recueil d’historiettes met ainsi en scène des super héros de seconde zone, c’est-à-dire sans pouvoir super utiles, mais tout de même parfois très drôles, avec des répliques souvent bien sentie, et plutôt en phase avec quelques sujets de société à la mode. Ainsi Inclusivegirl est à cheval sur l’écriture inclusive, et gare aux baffes à celui qui déroge à la règle ! Rapidement, le principe de base met toutefois sur le devant des intrigues un super héros en particulier : Superlourd. Son potentiel de vannes vaseuses est trop utile pour souscrire à l’impératif de l’humour fluidesque et (hélas pour les uns, jouissivement pour les autres) de l’humour facile… Ainsi Superlourd devient-il le vrai personnage central de l’album, aux côtés de Power-Boobs qui met des grosses mandales avec ses nichons. Il fait des blagues de Toto (qui ne finit pas toujours) et se livre à un battle lamentable de vannes contre son némesis, Cal Embour. Le dessin humoristique, stylisé et encré de Boris Mirroir est bien en place et parfaitement congru pour ce registre parodique. C’est amusant, mais sans jamais atteindre des valeurs hégémoniques en matière de super hilarité.
