L'histoire :
Adossé à un fauteuil de salon, le jeune Nini est en train de lire le tome 34 de la série de BD dessinée par son père Bronsky. Lorsque soudain, un détail le scandalise. Dans un phylactère, un personnage énervé prononce « De quel chois je me bauffe », ce qui ne veut strictement rien dire. Il s’agit forcément d’une erreur, qu’il signale aussitôt à son père. Dans son pyjama jaune à pois orange, Bronsky est effectivement dépité. Pour noyer son affliction, il sort faire un tour dehors, en pyjama, alors même que la neige tombe à gros flocons. Il ose alors pousser la porte d’une boutique qui propose des machines à voyager dans le temps. Peut-être lui sera-t-il donné la possibilité de corriger cette contrepèterie non-sensique. Le vendeur lui propose en effet un essai. Bronsky enfile alors le casque, les gants, les bottes, et surtout la combinaison à bouclier thermique contradictoire qui le protègera contre tout risque de blougou à sens giratoire inversé. Bronsky entre alors de manière très insolite dans cette sphère temporelle, et annonce à l’intelligence artificielle son programme de retour dans l’album Heroïques loosers, publié en 2011, entre les pages 29 et 30…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’année prochaine (en 2019), ça fera 40 ans qu’Edika dessine des histoires débiloff profundikoum pour Fluide Glacial. Des histoires qui commencent toujours dans un contexte répondant à des codes narratifs établis, mais qui sont infichues de se terminer sans partir en vrouille (néologisme de vrille et de couille). Des histoires qui débutent généralement dans un resto, sur un banc public, sur un terrain de tennis ou de football… et qui ne peuvent s’empêcher de sortir de la planche, et de verser dans la mise en abîme foutraque au sein du foyer paisible et structuré de l’alter-ego de l’auteur : un dessinateur de BD appelé Bronsky, sa femme Olga, son chat Clark Gaybeul et ses enfants (qui n’ont que peu de rôle dans ce volume). Et parfois, qui passent par le bureau ou l’assentiment contrarié du rédac’chef de Fluide, en l’occurrence Yann Lindingre. Le gros bémol de la méthode : quand on lit ce 37ème recueil, on a l’impression de lire le 36ème, qui donnait déjà le sentiment de lire le 35ème, qui lui-même laissait à penser qu’on avait déjà vu ça dans le 34ème, alors même que le 33ème y ressemblait fortement. Et ainsi de suite, jusqu’au tome 1. En une phrase : Edika fait toujours du pur Edika, du 100% Edika, tantôt en noir & blanc, tantôt en couleurs, avec des gros pifs, des phylactères à rallonge qui se répandent entre les persos, des chats en slips et des non-chutes. Après tout, c’est qu’aiment et attendent ses fans. A un détail près : il y a beaucoup moins de gros nichons à gros tétons. Il faudra sans doute rattraper ça dans le prochain.