L'histoire :
Les grandes vacances : Bronsky, le brave père de famille, trône magnifiquement devant la porte de sa voiture, côté conducteur. Il envoie quelques coups de klaxons devant sa maison. Sa femme et sa gamine attendent aussi le fiston, qui a été pris d'une soudaine envie de caca avant que le voyage commence. Avec les affaires savamment sanglées sur le toit, la voiture a doublé de hauteur et c'est le même tarif pour la longueur, puisqu'une belle remorque y est amarrée. Excédé, le pater familias finit par aller chercher Paganini – c'est le prénom de son marmot – sur les lieux du crime et le pauvre gosse n'a même pas le temps de se torcher que le voilà catapulté à l'arrière de la voiture. Mais c'est pas tout, Clark, le chat, manque à l'appel ! Il a du rester dans le garage, ce con... Tant pis, Bronsky met le contact : Rdo-Mwaw, Rdo-Mwam, Rdo-Mwaw. C'est pas bon, d'habitude, ça fait Rdo-Rdo-Rdo... Pourtant, Bronsky a tout changé la veille : la batterie, les pneus, les phares, les vitres, le guidon et le plancher ! Une ouverture de capot s'impose et c'est là que le pot au rose est découvert : Clark Gaybeul est enroulé tout au long de l'arbre à came ! Il est con ce chat, mais qu'il est con...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Édika n'existait pas, faudrait l'inventer. Plus sérieusement, s'il n'existait pas, c'est carrément l'ADN de Fluide Glacial qui aurait une tronche moins rigolote. Ce type n'a pas son pareil pour tourner en dérision le français moyen (qu'on est tous un peu), sa chère épouse (ce qui permet de regarder avec encore plus de tendresse celle qu'on a) et les moutards (pas toujours de Dijon). Avec son graphisme où les tarins énormes forment des courbes aussi prononcées que celles des poitrines des nanas et des scolioses systématiques des bonhommes, le portrait de « l’abruti de base » devient avec lui une sorte d'art aussi brut que l'éclat de rire qui s'empare du lecteur. Mais cela ne serait rien sans l'absurde que l'artiste mobilise à tout bout de champ. Comment imaginer qu'un client dans un resto puisse commencer à se plaindre d'un cheveu dans sa soupe et qu'il finisse par y trouver, une fois avoir été à nouveau servi, une couille (oui oui, on entend par cela un testicule), de la taille d'un ballon de foot ? Comment ne pas exploser de rire face au portrait de cette famille qui part en vacances et dont tout le petit monde finit par péter les plombs avant même d'avoir fait un traître kilomètre ? Et comment ne pas ricaner méchamment en face de ce type qui s'entiche de faire de la muscu à plus de 40 ans ? Et puis il y a Clark Gaybeul, ce chat qui fait passer Rantanplan pour un Einstein à quatre pattes. Et puis il y a aussi toutes les caricatures –dont les autoportraits – de ses potes de Fluide et puis... et puis zut, on va pas vous « vendre » Édika. Z'avez qu'à choper cette anthologie et pis c'est tout !