L'histoire :
Dans un stade bourré de spectateurs, un lanceur de javelot se concentre. Applaudissements. L’homme court et jette son javelot dans un râle qui n’en finit pas et s’accompagne d’une tonne de simagrées époumonées. Une fois qu’il a terminé et qu’il est bien essoufflé, un cameraman s’approche et lui demande de refaire la même chose, pour le zapping de CanalPlus. Vanné, l’athlète lui propose uniquement la fin : Yaaaaaa ! beuglé dans l’oreille du cameraman. Le cameraman se retrouve illico chez l’oto-rhino-laryngo pour son audition qui a morflé. C’est à ce moment que tout dérape. Edika himself à sa table à dessins s’aperçoit qu’il en a marre de dessiner cette histoire et qu’il est donc temps de la faire déraper vers tout autre chose. Tiens un coup de fil bidon, histoire de lui faire perdre le fil de sa chute. Hop, maintenant qu’il a oublié comment il voulait terminer son historiette, autant aller lire un bon bouquin sur un banc, le long d’un littoral paisible, tandis qu’une touriste à forte poitrine lui demande de garder son chien. Evidemment, le chien a envie de pisser. Evidemment, il se soulage sur le mollet d’un joggeur brutâsse qui vient juste de se poser là. Evidemment, la fin va être tragique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous connaissez Edika. Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Vous connaissez Edika et vous savez donc comment chacune de ses historiettes pleines de personnages ayant une excroissance nasale improbable avec des points noirs dessus commence, comment elle digresse (l’histoire, pas l’excroissance nasale), comment elle passe soudain du coq au chou, à moins que ça ne soit de la barrique à l’âne, pour se terminer en queue de, à l’image de cette phrase qui a débuté il y a bien longtemps et que tout un chacun est légitimement en mesure de se demander comment elle va bien pouvoir se terminer, à moins que ça ne soit déjà fait, ah non, quoique. Bref, vous connaissez la proportion d’Edika à produire toujours le même type de sketch, ce qu’il ne se prive pas de faire pour la 36ème fois avec ce recueil de 10 histoires inspirées par les 350 précédentes. Plus que jamais auparavant, l’auteur septuagénaire a recourt à son alter-ego Bronski en train de dessiner une histoire dont il ne veut surtout pas développer la chute. Mais avant ça, il y a des poufiasses en string, des chiens cons qui pissent sur les costauds brutaux, des turpidutes familiales avec des chats qui ont les couilles qui dépassent du slip, des engueulades truffées de privates jokes avec le rédac’chef de Fluide, mais aussi des moments de plénitudes champêtres ou culturelles sur des bancs publics. Soyons zen. Sans oublier le titre qui ne veut rien dire, mais c’est une signature. A réserver à ceux qui ne connaissent pas encore ; les habitués sont blasés…