L'histoire :
Charlie est une petite fille qui tente de camoufler qu'elle est une petite fille. Malcolm, lui, est un petit garçon, qui se définit comme différent des autres. Un jour d'été, la balle de Charlie roule jusqu'à l'arbre de Malcolm, où il est installé pour lire. Elle lui demande s'il joue au foot, et il répond par la négative. Il ne veut pas faire comme les autres. Il lui demande pourquoi elle, elle joue au foot. Elle lui répond que c'est pour affirmer sa différence. Ils en concluent immédiatement qu'ils ne vont pas pouvoir s'entendre. Pourtant, le destin les mène à passer du temps ensemble. Leurs parents sont en train de se rapprocher, et de plus en plus... Leurs premiers échanges se font dehors, dans un parc, mais Charlie et Malcolm vont devoir franchir une étape. Leurs parents emménagent ensemble. Ce qui veut dire qu'ils vont devoir partager leur quotidien ! L'épreuve s'annonce insurmontable... Ils continuent à adopter la même attitude l'un envers l'autre : la taquinerie, les questionnements existentiels, l'humour et le sarcasme. Car même s'ils sont différents, peut-être peuvent-ils s'entendre ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaît James pour ses travaux précédents tels que Dans mon open space, Sales mômes sales vieux ou encore Dieu point zéro. Vette fois-ci chez Fluide glacial, cet album de strips, rythmé par les saisons, met en scène deux enfants, Charlie et Malcolm, qui semblent bien différents, mais qui sont, l'un et l'autre, ce que l'on pourrait appeler des « garçons manqués » (le titre). L'une essaie de camoufler qu'elle est une fille, et l'autre ne s'identifie pas vraiment aux préoccupations attribuées d'ordinaire aux garçons. Ils sont tous les deux différents. Leur relation est, dès le départ, un « je t'aime moi non plus ». Au fil de leurs échanges et discussions, ils étudient le monde des adultes, posent leurs observations et entament de véritables réflexions sur des sujets de société comme le sexisme, l'écologie ou encore la guerre. Chaque strip fait écho de façon drôle et détournée à notre monde contemporain, à nos problématiques d'aujourd'hui. Charlie et Malcolm deviennent attachants pour le lecteur. James fait le choix d'une colorisation en blanc et orange, affirmée dès la couverture. On y retrouve des petits aspects de certaines séries iconiques comme Calvin et Hobbes ou Snoopy et les peanuts, par la forme et par l'humour choisi. L'auteur déconstruit les clichés autour du genre et fait rejaillir les absurdités de la société. Une jolie réussite.