L'histoire :
Au sein de la société Glavanchy spécialisée dans les parfums, M’sieur Paul est un « nez » en perdition depuis la disparition de sa muse Véronique. On court à la faillite ! Rien ne pourra jamais remplacer ses fragrances intimes, pas mêmes les subtiles compositions concoctées par les chats du quartier, voire en dernier recours les fragances issues des culottes de Fatima, la femme de ménage.
Mauvaise soirée pour les Glavanchy qui apprendront a leurs dépens qu’on ne vomit pas à table chez des amis, quand bien même il s’agit de prouver les talents d’humoriste de sa progéniture.
Encore du vomi, mais sur le piano cette fois, l’estomac sensible de Maître Brenac supportant très difficilement les fautes et écarts répétés de son élève.
Pas la peine d’aider son voisin à surmonter sa tristesse avec une nouvelle méthode de deuil, cet ingrat ne vous écoutera même pas.
Fuck the Justice ou une journée comme les autres à la cour de Maître Giraud. Tout ça pour finir par un bouquet final, réunissant tous nos héros dans un dernier voyage évidemment parsemé de quelques « impondérables ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au revoir les Bidochons ! Pour coller à la mode, le temps d’un album, voilà les impondérables. Tout de suite c’est plutôt moins drôle : départ dans la déprime, puis deuils et idées noires, terminus à l’hôpital psychiatrique. Traiter de la mort ou de la dépression avec humour, pourquoi pas. Hélas, on n’esquisse même pas un sourire à la lecture de ces moroses saynètes de notre quotidien. Le regard sociologique de Binet est soucieux de retranscrire l’ « énorme inquiétude du monde : prise d’otages, guerre, chômage, plus de repères… ». A la lecture des Impondérables, on sent bien l’inquiétude de l’auteur pour cette planète qui va mal. Mais impossible de compatir ou d’éprouver la moindre sympathie pour ses personnages, caricatures grossières de notre entourage. On comprend bien la volonté de Binet de sortir un temps de la maison des Bidochons pour s’aventurer sur de nouveaux terrains : l’entreprise, le tribunal, l’école… L’idée est louable mais malheureusement, toutes ces histoires sombrent dans un humour pataud. Pas un personnage n’échappe aux clichés grossiers : le contrôleur du fisc est méchant, les voisins sont des cons, les jeunes sont soit racistes (comme leurs parents) soit des « fucking » ignards... Au final, il ne reste pas grand monde pour sauver l’humanité. Le hic ne réside pas tant dans la crédibilité de ces histoires, même si certaines déroutent un peu (vomir à table pour épater ses amis). « Authentiques »ou pas, on ne rit pas. Souhaitons à tout ce petit monde, auteur compris, un bon rétablissement pour le prochain épisode.