L'histoire :
Xavier, déséquilibré mental option obsédé sexuel, a enfilé sur sa tête un masque en toile de jute. Armé d’un gros bâton, il compte assommer une petite salop jeune fille, afin de la kidnapper et l’enfermer dans une pièce de sa cave insonorisée, derrière un miroir sans tain. Ainsi il pourra la mater à longueur de journée et en abuser sexuellement. Pas con ! Après une première victime qu’il abandonne dans un fossé, amochée mais vivante, il pose son dévolu sur la jeune Chloé Moufre, dans la pissotière d’une station-service. Pas de bol, la seringue servant à l’endormir touche la carotide et cette conne se vide de son sang dans son van. Ohlala grosse déception. Alors qu’il se lamente au bord d’un chemin forestier, il entend alors à proximité les beuglements de deux hommes et une femme en pleine partouze forestière. Tapi derrière un buisson, il attend la fin du coït que les trois amants s’endorment épuisés. Puis il intervertit son cadavre avec la blondasse à forte poitrine – après l’avoir doublement endormie avec sa seringue, dans les fesses, cette fois. Elle s’appelle Mélanie Petrovshuk et elle se retrouve en jogging dans la cave de l’homme en toile de jute, avec une collection de Martine® pour seule compagnie. Dans les jours suivants, l’inspecteur Maklouf mène l’enquête et les émissions télévisés s’emparent du sujet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les perversions sexuelles et les réflexes psychopathiques de ce nouveau détraqué mis en scène par Monsieur le chien sont tellement drôles, décalées et abominables, qu’on se demande parfois si elles ne révèlent pas de réelles dispositions de l’auteur pour le kidnapping et la luxure dépravée. En tout cas, ce recueil découpé en 22 épisodes courts et enchainés (à fond de cave) autour du fil conducteur central du kidnapping vicieux est peut-être le plus bidonnant de cynisme de toute son œuvre. L’homme au masque [en toile de jute] est à Dexter ce que Le grand blond incarné par Pierre Richard est à l’espionnage : un lucky looser. Il obéit à ses pulsions inventives sans la moindre culpabilisation, et néanmoins souvent avec succès (merci à notre société de merde), ce qui donne lieu à des scènes d’anthologie. Monsieur le Chien a aussi la bonne idée d’alterner le fil conducteur du kidnapping avec des rebondissements ou des digressions débiles à souhait et de fleurir le tout de dialogues inspirés. On croise ainsi une profileuse naine noire, un panaris purulent, un lapin libidineux, un ange moustachu et on suit avec bonheur un inspecteur jusqu’au-boutiste infiltré en minijupe dans une école d’esthéticiennes. Le dessin se révèle un support idoine et abouti, qui oscille entre le semi-réaliste et le caricatural. Pour aller au bout du concept, Monsieur le chien ne représente jamais son anti-héros sans son masque [en toile de jute]. Tant mieux, on pourrait se reconnaître…