L'histoire :
Tyrano de Bergerac (un T-rex géant) arrive au théâtre en écrasant partiellement quelques spectateurs humains. Il est à la place 12B et ne compte pas se laisser railler quant à la petite taille de ses bras. Au passage, il bouffe un spectateur. Sa dangerosité impose des mesures de capture de la part du gouverneur. Un appât lui est tendu à l’aube : la belle Roxane, dont il est follement épris, est attachée par les bras à deux colonnes de pierre. Mais alors que Tyrano tente de faire de l’humour vaseux pour la séduire, celle-ci lui révèle qu’elle est amoureuse de Christian. Et elle lui demande de la protéger des affres de la guerre, étant donné qu’il appartient au même régiment. Le cœur brisé, Tyrano est néanmoins une créature noble. Par amour pour Roxane, il passe un deal avec Christian, qui n’a aucun humour : il lui soufflera donc des répliques caustiques lors de ses approches avec Roxane. Leur partenariat est ainsi profitable, jusqu’au siège d’Arras. Dans le tumulte de la bataille, alors qu’il charge le canon au poing, Tyrano écrase malencontreusement Christian, qui meurt dans ses bras. Alors que ce dernier agonise, Tyrano lui promet d’écrire une ultime lettre avec une bonne blague à Roxane. Inconsolable, la belle décide de finir sa vie dans un couvent. Pendant les 15 années qui suivent, régulièrement, Tyrano lui rend visite, honorant ainsi la mémoire de Christian, sans jamais lui avouer la nature de ses sentiments…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce nouvel ouvrage à « sketchs », l’auteur lyonnais B-Gnet défrise et parodie le registre littéraire historique, qu’il soit tragique ou d’aventures, selon la veine absurde comique qui forge sa réputation. Cyrano de Bergerac, L’île au trésor, MacBeth, Le Cid, Richard III, Robin des bois (surtout Robin des bois !) passent ainsi à la moulinette de son humour subtil de troisième degré (parfois quatrième). Il est notamment conseillé d’avoir un minimum de « lettres » pour en profiter pleinement. Du reste, certaines références sont tellement décalées et/ou lointaines, qu’il n’est pas toujours évident de les piger du premier coup. Sa griffe artistique humoristique demeure néanmoins de haut vol, surtout lors des dessins de transitions de conclusion, en noir et blancs et jouissivement couillonnes. La mise en scène joue aussi très souvent sur les postures ou situations fendardes (le Cid s’extirpant discrètement d’une bataille…) où les clichés éculés de la pop-culture (Robin des bois survolant la bagarre en s’accrochant à un lustre…).