L'histoire :
Bruxelles, 1880, nait Adrian Carton de Wiart. En 1886, après le décès de sa femme, le père d’Adrian s’installe en Egypte où il commerce avec les britanniques. Adrian apprend le français, l’anglais et l’arabe, mais aussi tout ce que doit maîtriser un gentleman : le tir sportif, l’équitation, etc. Il échappera à 2 reprises au choléra. La nouvelle femme de son père décide de lui apprendre à nager en le jetant à la mer. Là encore, il en réchappera. En 1889, Adrian est envoyé étudier en Angleterre. Il y est un élève bagarreur qui aime un peu trop la baston. Il quitte l’école assez jeune et décide de s’engager. N’ayant pas encore l’âge pour devenir militaire, il trafique ses papiers. Envoyé combattre les boers en Afrique du Sud, il est gravement blessé au ventre et à l’aine. Rapatrié en Angleterre, il n’a qu’une obsession : repartir au front et péter des gueules…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 5ème volume du Petit théâtre des opérations est entièrement consacré à un militaire anglais (d’origine belge) qui fut un combattant hors-pair mais injustement méconnu : Adrian Carton de Wiart. Ce personnage haut en couleur a été quasiment de toutes les guerres du début du XXème siècle : Afrique du sud, les 2 guerres mondiales, Chine, Pologne, Italie et Norvège. Dans ces conflits, il a perdu un œil, s’est amputé de 2 doigts avec les dents (au final ayant contracté une infection, il faudra lui couper la main), il a été blessé à plusieurs reprises à la tête, a eu les oreilles cisaillées, a reçu des éclats d’obus aux jambes, etc. Malgré ses blessures, ce militaire invincible au franc-parler ne désarme jamais. Il ne vit que pour la baston : il a souvent pour seule arme, une canne. Il se montre également superstitieux, survivra à un nombre impressionnant de crashs d’avion et réchappera à 2 attentats en train. Les nombreuses anecdotes de cette BD sont authentiques, mais n’en demeurent pas moins surprenantes. Monsieur Le chien et Julien Hervieux, avec leur ton totalement décalé, glissent dans quasiment chaque case un détail poilant, comme par exemple ces 2 soldats allemands où il est inscrit sur leur casque : Tic et Tac. Les deux auteurs réussissent le pari d’honorer la mémoire d’un soldat valeureux tout en nous faisant rire. Chaque chapitre se conclut avec une page venant apporter, sur le même ton, des précisions, avec des photos d’époque. Graphiquement, Monsieur le chien s’amuse et nous régale avec son sens de la dérision et de la caricature, comme par exemple, affubler le poupon Adrian Carton de Wiart d’une moustache. C’est une BD par certains aspects impertinente, mais jamais irrespectueuse.