L'histoire :
Jadis, Starwild Ranger était un cowboy solitaire et masqué, une gâchette, une légende vivante, un héros toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Enfin, surtout la veuve. Il a laissé son nom à la postérité et aussi pas mal d’enfants illégitimes. Son plaisir ultime : passer du bon temps avec la danseuse de saloon Suzie. Or aujourd’hui qu’il est grabataire en maison de retraite, il doit affronter l’aide-soignante Micheline. C’est à cette dernière qu’il montre sa collection d’images souvenirs, bien que ça la gave passablement. Parmi ces vieux clichés jaunis, se trouve la photo de Lord Edward Finkelton, un cousin éloigné de la couronne d’Angleterre. Un détective a traversé l’Atlantique pour le retrouver dans le grand Nord canadien. Il interroge d’ailleurs le fameux Davy Crocket sur le sujet et se rend compte qu’il s’est trompé et qu’il cause à Kevin Croquette. Ce trappeur benêt affirme cependant qu’il est un spécialiste de la traque. Il reconnait d’ailleurs le Lord sur la photo : les indiens l’ont rebaptisé un temps « Œil-vers-l’Ouest-œil-vers-l’Est » en raison de son strabisme divergeant. Dès le lendemain, ils se mettent en quête de cet héritier, escaladant de hautes montagnes, traversant d’épaisses congères, descendant de terribles rapides...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Olivier Supiot (au scénario) et Damien Geoffroy (au dessin) se sont visiblement bien amusés avec leur concept d’historiettes délirantes au far-west : ils récidivent avec ce second tome qui reprend la même recette. A savoir : un personnage fait l’intro, la conclusion et les transitions sur un prétexte qui permet d’enchainer les séquences très courtes et indépendantes. Cette fois, c’est un as de la gâchette qui montre les photos de sa jeunesse à l’infirmière revêche qui le soigne dans son EHPAD. Les historiettes ont quasiment tous pour fil rouge le principe de la légende qui fait peur : un héritier de la couronne britannique, un tueur sanguinaire, un grizzly prédateur, le diable d’une grotte, les pouvoirs shamaniques du calumet de la paix, un trompe-la-mort avec un trou de 30cm de diamètre au milieu du bide… L’humour pratiqué est fun, léger et un peu cornichonesque, comme si les auteurs cherchaient le juste milieu entre le comique couillon de Fluide Glacial (qui édite l’album) et celui bon-enfant de Bamboo (actionnaire exclusif de Fluide Glacial depuis 2016). Le dessin expressif et caricatural de Geoffroy ne démérite pas et accorde les ambiances de western idoines, en dehors des trop faciles sentiers battus.
