L'histoire :
Quelque part dans le désert du Nevada, au sein d’un centre secret de recherches militaro-scientifiques, dans le département spécial de contrôle technique. Afin de tester la fonctionnalité de leur détecteur de mensonges, trois scientifiques ont branché leur collègue, le professeur Houfman, sur l’engin. Ils lui posent la première question : « Etes-vous bien le professeur Houfman ? » Un saladier en métal sur la tête, le regard dans le vide, Houfman répond : « Tout à fait ». Certes, mais c’est une question stupide, car la réponse se trouve dans la question. Alors c’est trop facile de bien répondre. Or peut-être qu’au contraire, s’il avait répondu un autre nom, ils auraient pu constater que l’appareil ne fonctionnait pas ! Or précisément, puisque Houfman a répondu qu’il était Houfman, cela ne prouve rien. A moins qu’il menti depuis des années sur son nom, en conséquence de quoi le détecteur ne fonctionne pas, ce qui reste une hypothèse de travail plausible. Pour approfondir le sujet, ils posent une deuxième question : « Professeur Houfman, est-il vrai que vous nous avez menti sur votre patronyme durant toutes ces années, ou est-ce l’inverse ? » Houfman répond : « Tout à fait »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jadis, Mo/CDM compilait les historiettes comiques qui tournaient autour de sa thématique de prédilection – les expériences folles des savants fous – au sein de la série Forbidden Zone. Aujourd’hui, on retrouve son savant chevelu et dégarni, vaguement inspiré du look Coluche des premières années, le professeur Houfman, pour de nouvelle expériences secrètes et foutraques pleinement dédiées, au sein d’un centre militaro-scientifique du Nevada aux allures de coffre-fort de l’onc’Picsou. Science sans conscience n’est peut-être ruine de l’âme, mais c’est aussi une sacrée source de poilade. Houfman se clone donc sans scrupule ou bien il mute en monstre gloubiboulguesque plein de bave, voire encore il explore les territoires infinis du mensonge et des théories du complot. La dernière historiette fait également un sympathique hommage à Objectif Lune (lorsque Tournesol joue le guide colérique de ses installations). Mo/CDM joue sur du velours, on a l’impression de connaître par cœur ses ficelles et ses personnages, mais il arrive encore et toujours à surprendre et à faire marrer. Les formes improbables de ses créatures gluantes ou complètement barrées, est notamment une source inépuisable de rire. Bref, du déjà vu, mais pas tout à fait. Et on ne s’en lasse pas.