L'histoire :
Fluide Glacial honore feu le quatuor humoristique Les Nuls, qui sévit jadis sur Canal+, en leur consacrant un album spécial. Il est composé d’un ensemble d’histoires courtes réalisées par les auteurs-maison du célèbre magazine. 56 pages de courts récits font ici la part belle à l’héritage des Nuls, d’Objectif Nul et son fameux vaisseau de l’espace, le Liberator (avant l’arrivée de Farrugia), jusqu’à Nulle part ailleurs et son JT présenté par Pénélope Solette, son stylo et son tampax. On s’arrêtera entre temps bien sûr sur Barbara Gourde, l’ami déchiré et le maintenant célébrissime Tonyglandyl, parmi les plus fameuses fausses pubs, jusqu’à Misou-Misou (en guest star !) et Chabat en porte-jaretelles. Sans oublier les parodies diverses, telles Zorro et Bernardo, l’Ecole des fans... et le film La Cité de la peur et son serial-killer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Nuls et leur humour déjanté « franglais » sont devenus cultes dès leurs premières émissions sur Canal+. Ils sont aujourd'hui une référence du genre trash. Ce qui explique que Fluide Glacial, qui niche dans un registre bédéssiné similaire, ait voulu les honorer en leur consacrant un numéro spécial en kiosque, repris ensuite en album cartonné. L’intérêt ? De 6 à 15 euros, le plaisir d’avoir une bande dessinée « solide ». On s’étonnera que certains auteurs actuels sévissant dans le magazine glacé ne soient pas présents (Binet, Goossens, Solé…). L'hommage rendu est ainsi inégal, pour ne pas dire faible. La plupart s’attarde sur les qualités pétaradantes du pétomane Mizou-Mizou, alors que d’autres ont fait l’effort de narrer la genèse de la rencontre des quatre humoristes et de leurs premières émissions (Objectif Nul). On aurait souhaité de l’humour à la « Nul », mais la déception est à la hauteur des attentes. On accroche difficilement à l’humour convenu et potache, voire douteux, parfois sans grande recherche ni inventivité, des auteurs. Certes, certains (Pluttark) s’en sortent mieux que d’autres (Pixel vengeur, Caritte…). Il sortira de cette lecture une grande nostalgie… et une déception.