L'histoire :
Lisa, Lucas et leur petit frère Ethan sont en vacances chez leur pépé et mémé, des paysans aux mœurs rustiques des Deux Sèvres. Or c’est aujourd’hui que pépé-mémé doivent tuer le cochon, baptisé « Cassoulet ». L’erreur stratégique, c’est d’avoir laissé le cochon gambader en liberté et les enfants jouer avec lui. Car ils s’y sont attachés et ils ne s’attendent pas vraiment à ce que leur nouveau copain se fasse égorger. A l’heure dite, le lendemain matin, le voisin Jean-Pierre débarque avec son matériel, mémé fout la bassine sous le cochon pour récupérer le sang (et faire du boudin noir), tandis que pépé tente d’égorger Cassoulet avec son couteau. Mais Ethan a quitté ses dessins animés et il arrive dans la grange pile pour assister à l’égorgement. Il se prend aussitôt une giclée de sang sur le visage. Cassoulet se débat tellement qu’il s’enfuit, avec la gorge à moitié tranchée. Pépé et Jean-Pierre lui courent après pour le rattraper dans le pré. Ils ne feront pas de boudin cette année. Les enfants découvrent Ethan recouvert de sang, en train de faire une crise de nerf. Tout le monde est traumatisé. Mémé les calme en les mettant devant Winnie l’Ourson à la télé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des vacances à la campagne, ça peut être sympa pour des enfants… sauf quand pépé-mémé sont des paysans rustiques au dernier degré, qu’ils égorgent poules et cochons ou noient les chatons devant les gamins et que le voisin est un grabataire obsédé sexuel qui beugle des insanités à longueur de journées Ou que mémé raconte les histoires de pendus dans le mignon petit bosquet à côté de la fermette. Guillaume Bouzard convoque, amplifie et déforme ici ses souvenirs d’enfance chez ses grands-parents à la campagne (les Deux Sèvres sont son département de naissance), pour composer une dizaine d’historiettes marrantes – le format court typique de la prépublication dans Fluide Glacial. Son dessin jeté, très caricatural, s’accompagne de couleurs vives (estivales !) et se montre idéal sur les effets zygomatiques – quand par exemple mémé rallume la lumière de la cave, où pépé s’est planqué pour goûter la nouvelle cuvée de pineau du voisin. Bouzard joue avec ses running-gags et prend le petit Ethan – le plus jeune, le plus fragile – pour tête-de-turc, victime de toutes les catastrophes qui passent. Comme toujours chez Bouzard, c’est admirablement couillon et très drôle.