L'histoire :
Ah ces sacrées mémés que sont Huguette, Lucette et Paulette n'en loupent pas une. L'un des passe-temps d'Huguette (ou plutôt l'un des pisse-temps ?) est de dormir et d'aller aux toilettes. Chose qu'elle s'empresse de raconter à ses deux autres copines mémés, le lendemain.
Paulette souffle ses 100 ans. Malheureusement, un problème technique l'oblige à aller faire un tour aux urgences.
Au cimetière, Lucette rend visite à son Raymond, parti trop tôt. Pour immortaliser ce moment, elle sort une bouteille de jaja pour la partager avec ses copines et son défunt mari.
Huguette retrouve son string qu'elle mettait jadis, ce qui lui rappelle bien des souvenirs.
Panique chez les mémés, y'a un cabas à roulettes qui est HS. Chacune y va de sont petit commentaire pour diagnostiquer la panne de l'engin. Le roulement à billes a pété ? L'axe est grippé ? Un besoin d'huile pour que tout roule ? L'écrou qui est trop vieux ?
Quand Huguette va chez le psy, elle se confie sur ce qu'elle a en tête : qu'est-ce qui prend le plus de place : les doutes ou les certitudes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est pas beau de vieillir ? Eh bien si, quand on regarde ce que les Mémés font de leur âge avancé, on peut se dire que le meilleur reste à venir. Ces planches publiées mensuellement dans Fluide Glacial dégourdissent les zygomatiques avec des gags bien huilés. Sylvain Frécon n'y va pas avec le dos de la cuillère pour singer le quotidien de ces mémés à la langue bien pendue. Tout passe à la sulfateuse : la question des retraites, les questions existentielles, les écrivains en vogue, la guerre en Ukraine, le changement climatique, le décès de la Reine d'Angleterre, le féminisme/machisme, le cul, la mort, Facebook et bien sûr l'amour ! Ce qui est plaisant avec ce nouveau tome, c'est que l'esprit de la série perdure avec 3 mémés aux caractères bien trempés qui livrent sans vergogne et sans filtre leurs points de vue. Côté graphique, Sylvain Frécon pose son trait pour caricaturer ces bonnes vieilles mémés, n'hésitant à les placer dans des postures pas toujours très catholiques. C'est irrévérencieux au possible et ça fait du bien par les temps qui courent, à l'heure où les colères s'expriment et où la morosité gagne du terrain.