L'histoire :
Entre deux éternuements, le carthaginois Hannibal Barca ouvre la voie, jonché sur le dos de son éléphant, à une longue cohorte militaire. Son armée et lui traversent les Alpes en plein hiver, se réjouissant du bon tour qu’ils vont jouer aux romains. Nous sommes en pleines guerres puniques, et ce général tacticien est en train d’attaquer Rome en passant par une voie inattendue car difficile. Hélas, son éléphant chope un rhume carabiné (tous les chemins mènent au rhume…), ce qui l’oblige à une halte réparatrice. Un « mécano » numide intervient alors pour tenter de remettre sa monture en état. Hannibal renifle et s’agace contre ce matériel de merde…
Huit autres grands conquérants sont au menu d’historiettes parodiques : le chinois Sun Tzu, le franco-corse Napoléon, Guillaume II de Prusse, le so british Churchill, les troupes de Hitler envahissant l’URSS, celles de Patton avançant vers Bastogne, celles de Nixon contre les Viet-Cong et celles de l’Arabie Saoudite dépensant plus que nécessaire au supermarché de l’armement mondial…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour être « Maître de guerre » et bénéficier d’une historiette de 5 planches mise en scène par Youssef Daoudi, il faut remplir au moins deux critères : être un général autoritaire d’une armée imposante (toutes époques confondues), et avoir remporté des batailles riches en pertes humaines et profitables en conquête de territoires. Bref, être un tueur en série adoubé par la postérité. Ainsi en est-il des neuf figures historiques passées au crible de la parodie dans ce premier tome (voir résumé). Etant donné qu’il en manque encore un paquet (on pense à Attila, Alexandre, César, Cortez…), un second recueil sera peut-être au programme. Bref, Daoudi s’en donne ici à cœur joie dans le registre de l’humour cynique et déroule un dessin caricatural encré d’une sacrée maîtrise… mais tout cela manque de ligne directrice claire. Le ton oscille entre la satire anti-militariste et au contraire l’hommage aux grands conquérants de l’Humanité. On ne comprend notamment pas le propos de fonds sur plus de la moitié des scénettes, qui prennent essentiellement racine dans des palabres à l’arrière des conflits, entre autoritaristes verbeux. Ces dialogues qui partent dans tous les sens sont surtout prétextes à bons mots. On peut aussi bien croiser Gottlib en général Patton, que rejouer les aboiements tyranniques façon Full Metal Jacket. Chaque historiette (sauf la dernière, bizarrement ?!) se termine par une fiche récapitulative des protagonistes et du contexte, dans une veine didactique néanmoins plutôt marrante.