L'histoire :
1885. Après un séjour à Glasgow, le major Burns et son fidèle acolyte le docteur Wayne reprennent le train de retour pour Londres. Ils ont profité de leur séjour pour picoler beaucoup de whisky, mais ça n’est pas encore assez : ils ont réservé des places à côté de la voiture bar. Le train est à peine parti, que Wayne s’en va chercher des brandies. Il remarque alors une étrange décoration sur la paroi : une sorte de flute sculptée dans un os. Le barman explique que cela a été fait par un moine du Vème siècle, dans les fossiles d’une créature gigantesque trouvés au bord d’un loch. Wayne n’en croit pas un mot et souffle dans la relique. Hélas, le train passe à ce moment sur un pont au-dessus d’un loch… En un instant, l’ultrason produit par l’instrument excite un monstre antédiluvien qui vit dans l’eau. Pourvue d’un long cou et de dents acérées, la créature surgit des profondeurs et défonce la paroi du wagon-bar et ses passagers. Burns, Wayne et le barman se retrouvent à l’eau. Burns et Wayne regagnent la rive, tout juste pour voir la créature croquer le barman. Burns trouve le moment fantastique et il demande à Wayne de prendre des notes, pour la postérité ! Mais à peine Wayne a-t-il commencé à écrire sur son calepin, qu’un wagon tombe du pont et décapite la créature. Le monstre du loch n’existe déjà plus, dommage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second recueil d’historiettes prend le même crédo que le premier paru en 2020. Le major Burns (détective de l’étrange) et son ami Wayne (docteur) vivent des aventures cruelles, fantastiques, couillonnes et néanmoins so british, dans l’Angleterre victorienne de Sherlock Holmes et de Watson. Ils évoluent cependant au travers d’une ligne claire à la manière de Blake et Mortimer. Evidemment, ils n’ont pas du tout le même sérieux que les deux célèbres binômes précités : la série est tout de même publiée par Fluide Glacial ! Auteur complet, Devig les amène en trois coups de cuillère à pot face à des phénomènes fantastiques, qui tournent systématiquement mal. Ils n’ont aucunement conscience de leur nullité et ne se formalisent jamais de l’horreur ou du gore qui résulte de leurs rencontres : ils s’étonnent tout au plus de la tournure des évènements et passent à autre chose, avec le flegme qui caractérise les gentlemen britanniques. L’humour surgit plus volontiers d’une réplique décomplexée de Wayne que des chutes finales, qui se satisfont généralement de cruauté gratuite. Les 11 historiettes répondant au système de prépublication du magazine Fluide Glacial sont entrecoupées de précisions pédagogiques sur les origines des légendes dont il est question (ou pas). Ces entrefilets expliquent ainsi : le monstre du Loch Ness, l’abbaye de Carfax et son vampire, les disparus du phare d’Eilean Mor, l’évènement solaire de Carrington, l’utilisation de l’arsenic au XIXème, l’avènement du spiritisme et la légende des chiens noirs.
