L'histoire :
En 1886, le major Burns et son ami docteur Wayne ont la chance de pouvoir accompagner le professeur Pool dans son expédition scientifique autour du monde, à bord d’un cargo. Burns y voit une folle opportunité d’enrichir la connaissance de l’humanité ; quant à Wayne, ça le gave profondément. Alors qu’ils croisent au large des Açores, ils repèrent un cachalot. Ils mettent aussitôt une chaloupe à la mer pour pouvoir approcher l’animal de plus près. Alors qu’ils ne sont qu’à quelques mètres du dos du cétacé, ils aperçoivent un harpon planté juste à côté d’un aileron, et un harpon auquel est accrochée une bouteille, avec un parchemin à l’intérieur ! L’érudit professeur Pool se demande s’il ne s’agirait pas de la carte au trésor du légendaire pirate Green Beard ! Il demande à ses amis de l’aider à décrocher la bouteille. La chaloupe s’approche ainsi au plus près du cachalot et Wayne s’évertue à couper les liens de la bouteille à l’aide d’une gaffe. Mais au moment où il y parvient, le cétacé envoie valser la chaloupe et ses occupant d’un violent coup de nageoire caudale. Les trois explorateurs reviennent à bord de leur cargo à la nage, mais avec la précieuse bouteille, qu’ils ouvrent une fois remontés à bord…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encensé par Philippe Geluck, ce mariage de l’humour cruel et du mauvais esprit perdure pour un 3ème recueil d’aventures en historiettes de 4 planches – plus une dernière de 9 planches. Chacune met en scène le très british et dandy major Burns et son acolyte bedonnant, râleur et fumeur, docteur Wayne. Le duo incarne une sorte de lointaine parodie de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Car leur dada, ça n’est pas la résolution d’enquêtes impossibles, mais le perçage des secrets de notre civilisation, au crépuscule d’un XIXème siècle très souple au niveau des anachronismes. Dans cet opus, ils suivent un troisième protagoniste récurrent, le professeur Pool, dans ses étapes anthropologiques et archéologiques, sans se priver de quelques incartades sans scrupule dans le genre fantastique de série Z. Ils découvrent ainsi une incroyable sépulture à Malte, un vaisseau fantôme, ils participent au pillage éhonté des trésors égyptiens, récoltent de jus de momie, explorent l’île du crâne, des palais abandonnés de Mangalore, rencontrent des démons ou une secte d’assassins indiens, un serpent de mer chinois… A chaque fois, ils sont dépassés par leurs découvertes, qu’ils laissent derrière eux sans tirer la moindre morale de leurs expériences. Ils agrémentent surtout leur périple de dialogues et réflexions politiquement incorrectes, qui façonnent cet humour de second degré très particulier. Auteur complet, Devig dessine cela à l’aide d’une ligne claire un peu désuète et très souple quant aux perspectives.
