L'histoire :
Dans cette petite société, la bonne marche de l'entreprise importe peu. Le patron est plus préoccupé par sa grande passion, le tennis, qu'il suit avec passion, et par le fait que chacun reste à sa place. Dans cette société aux mœurs figées, on reproduit le modèle parental, qu'il soit celui d'un patron ou celui d'un employé. Le directeur poursuit de ses assiduités sa secrétaire et motive ses troupes en parlant de licenciements. Le directeur des ressources humaines est un éloge incarné de la paresse. Bref, la vie d'un groupe. Tout, sauf du travail.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Caméra café a mis à la mode les petites histoires de la vie de tous les jours au travail. En lisant ce résumé, vous vous êtes sûrement dit : encore un album qui exploite la veine. En fait, quoi de neuf ? Rien ? Si fait, un je ne sais quoi. Même si cet album n'est en rien révolutionnaire, il dégage un certain charme du, en grande partie, au ton des strips : il alterne entre la rudesse et la tendresse, sans acidité exagérée mais avec la juste dose de méchanceté. C'est le mérite de Serge Dehaes de savoir maintenir un ton juste. Si son manager est détestable (il use du chantage avec ses employés, il est condescendant et mordant), il est aussi pitoyable (sensible à la flatterie la plus grossière, obsédé par son classement au tennis alors qu'il n'a aucun don pour ce sport). Il faut aussi souligner que l'auteur a un vrai sens de l'écriture de strip. Trois cases pour raconter une histoire, pas une de plus. Toutes sont ici conçues de la même façon : deux cases plantent le décor et la dernière assène la chute qui sonne souvent juste. Les ressorts du comique sont variés : empruntant parfois un thème connu, parfois le registre de l'absurde et du non-sens. Le trait est clair, extrêmement simplifié, la colorisation efficace ; l'essentiel n'est d’ailleurs pas là, mais dans les textes. En tout cas, la recette marche et on sourit beaucoup en lisant cet album très agréable.