L'histoire :
Nicolin vient de se faire larguer, et de son boulot, et par sa meuf. Du coup, il propose à son éditeur de faire une BD de gags sur les histoires avec ses ex… Son éditeur le rembarre : un album de 3 pages, ça ne l’intéresse pas trop. En revanche, Nicolin pourrait peut-être raconter son expérience au sein de la chaine de cul pour laquelle il a travaillé durant 5 ans ! Il doit avoir forcément plein d’anecdotes drôles à raconter, et un grand nombre d’arcanes à démythifier à l’intention des lecteurs mâles incultes au système. Nicolin se creuse les méninges et se lance, en essayant de ne pas être trop voyeuriste (pas trop de nichon, quoi !). Il se remémore par exemple sa première visite des studios par le patron. Dans une loge, il avait cru qu’une actrice révisait son cunnilingus… mais en fait, c’était juste une séance de maquillage. Puis dans l’optique de refaire le site internet, il s’était lancé dans une petite étude du marché, en faisant le tour des sites pornos. Et tandis qu’il surfait, son patron était alors apparu derrière son épaule et… l’avait félicité par tant de professionnalisme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une tête entre trois culs + une préface de Clara Morgane = deux bonnes raisons pour être hameçonné par ce recueil de gags made in Fluide Glacial. Sous un angle caustique, Nicolin y raconte ses années d’avant la BD (de 2010 à 2016), durant lesquelles il a travaillé dans l’industrie du porno (le studio de production Libido TV). Ce milieu suscite en effet tous les fantasmes et principalement la curiosité du lecteur mâle normalement constitué. A notre époque où les actrices révèlent parfois qu’elles ont été victimes de harcèlement sexuel, le milieu du X fait forcément exception. Cela dit, travailler dans le porno ne signifie pas être acteur. Nicolin était en effet « directeur artistique », un poste relativement ample et vague qui lui permettait d’encadrer des stagiaires, de photo-shooter de jolies créatures sous des angles malicieux, de faire baver les potes, mais aussi de déterminer les titres rigolos des films, ou encore de dérusher des heures durant des vas-et-viens pelviens quelque peu redondant. Chaque gag ici dessiné dans un style très caricatural (pas de quoi sortir la boîte de kleenex) propose de démythifier ou d’amplifier les spéculations sur les coulisses du hard, avec généralement un ressort final incisif. Rions un peu avec le cul (et sans pouffer).
