L'histoire :
Lors d’une séance d’hypnose, Michel le looser s’est mué en Michel le sex-symbol. Pour quelques jours, il est en effet devenu irrésistible auprès de la gente féminine… avant de retrouver finalement sa vie d’avant, avec l’aide de Cléo, une chauffeuse de taxi… qui en est (vraiment) tombée amoureuse. C’est alors que Michel est kidnappé par des hommes en noir ! Ces mafieux le conduisent bâillonné et mains liées jusque devant leur patron, monsieur Giuliani, qui lui explique ce qu’il attend de lui. Ce parrain de toutes les mafias a entendu parler de la réputation de tombeur de Michel. Et étant donné qu’il est super méga jaloux quant aux hommes qui osent croiser le regard de sa femme Priscilla, il souhaite la mettre à l’épreuve pour tester sa fidélité. Il lui envoie Michel dans les pattes, incognito, pour la draguer ! Evidemment, il ignore que le sex-appeal surnaturel de Michel s’est totalement dissipé. Michel est ainsi envoyé dans un hôtel grand luxe d’Acapulco, avec la mission aussi impérative que délicate que de s’envoyer en l’air avec la sublime femme d’un dangereux mafieux. Il est bien entendu observé de près par la garde rapprochée du Giuliani, qui rapporte en temps réel à leur patron toutes ses approches maladroites. Et pendant ce temps, à Paris, Cléo se morfond et enquête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En soi, le premier tome de Michel s’auto-suffisait. Il relatait comment, à la faveur d’une séance d’hypnose, un looser maladroit et timide pouvait soudainement se transformer en tombeur de femmes. Néanmoins, ce rebond inattendu réalisé par le même duo d’auteurs se révèle plutôt une bonne idée. Car notre médiocre héros du quotidien se retrouve dans la situation inverse : obligé de séduire, sous peine d’exécution sommaire, alors qu’il est redevenu un pur looser. Just a gigolo, en somme, comme le titre joliment la référence au tube de Louis Prima. A travers le scénario d’Arnaud le Gouëfflec, qui fait étape par quelques dialogues assez bidonnants, on suit donc ce Michel vaguement inspiré par le look d’Alain Chabat, qui accumule les maladresses dans un hôtel grand luxe d’Acapulco, entre palmiers et cocktails. C’est l’occasion pour Yannick Grossetête d’affiner son registre (info)graphique sans contours de formes (à part le gros pif de Michel !). Le dessinateur belgo-bourguignon alterne les séquences lumineuses aux couleurs bien contrastées (c’est le tarif, à Acapulco) et les passages sombres (à Paris ou les nuits torrides…). Finaud, fun et sans prétention.