L'histoire :
Au calme chez lui devant sa table à dessin, Guillaume Bouzard introspective sur sa condition d’auteur de BD et sur la manière dont lui vient l’inspiration. Notamment, lorsqu’il vient de faire une pause barre chocolatée, il a souvent du mal à relancer la machine. Donc il va faire un tour dehors (il vit à la campagne). Là, il n’est pas rare qu’un voisin lui propose un apéro. Ou un coup de main pour rentrer les vaches. Ou pour faire descendre le chat de l’arbre, ou vider la fausse sceptique, ou accoucher le petit dernier, ou réparer la cheminée de la centrale nucléaire… Auteur de BD, quel boulot !
En avril 89, en Bretagne du sud, un exportateur de porcs fait du zèle : il monte à bord du camion pour bien vérifier que tous les cochons chargés sont bien roses. Il est intransigeant sur ce point : c’est uniquement à cette condition que son pâté est d’une couleur immaculée et que le jeune Guillaume Bouzard peut se régaler à moindre coût lorsqu’il l’achète en grosse quantités en supermarché. Aujourd’hui, bizarrement, le goût du pâté a changé. Oui mais pourquoi ?
Quand il était jeune, Guillaume Bouzard a travaillé au tri des colis à la Poste. Il s’était battu pour le respect de l’emballage, persuadé d’être investi d’une mission honorable. Mais cette expérience lui a laissé un amer souvenir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée des bidonnantes Autobiographie of me (chez les Requins Marteaux), Guillaume Bouzard continue ici de se raconter en plusieurs historiettes de BD (vous noterez en couverture, le subtil jeu de mot avec la première et dernière lettre de son patronyme). Tantôt en couleurs, tantôt en noir et blanc (de vieilles planches exhumées des cartons ?), avec son dessin balancé sur la griffe spontanée et stylisée qu’on lui connait bien (mais pas si « facile » que ça), le cœur empli d’autodérision, il se met en scène à travers des souvenirs, des anecdotes, des réflexions, des bribes du quotidien sans doute partiellement autobiographiques… mais assurément parodiques et délirantes. En effet, Bouzard aime rien tant que se présenter comme une feignasse procrastinatrice, tout de même pétrie de bonnes intentions pour sauver l’humanité de ses maux. Il se mue ainsi en scientifique (pour étudier le cerveau des poules), en redresseur de torts (à la Poste), en sportif multi-disciplines, en soutien multi-tâches au grand cœur, en candidat politique, en conseiller culturel (pour le cinéma)… Et la ritournelle est que son emploi du temps de dessinateur en pâtit gravement. Rassurez-vous, au final, il finit certes par produire, puisque la BD existe. Vive Bouzard ! Bouzard, président !
