L'histoire :
Quand il était jeune, Pépé Malin avait un truc de statue pour tripoter les filles… Dans un musée d’art ancien, il repérait une liane plantureuse et innocente puis s’empressait de coiffer la casquette du gardien. Usant de sa science inégalable du stratagème, il ne tardait pas à convaincre la jeunette qu’elle était une statue ayant, qui plus est, par maléfice, rendu invisible notre héros. Pas d’autre solution, alors, que de l’inviter à se déshabiller pour se débarrasser de ses frusques anachroniques et qu’elle soit tout à son aise pour le rendre visible à nouveau… Il y avait aussi ce truc d’attraction, pour lequel notre pervers inventait une intervention sur le réseau de gravité. Aussi pour éviter à l’employée du magasin de lingerie de se retrouver étouffée par sa proéminente poitrine lors de cette coupure, Pépé Malin proposait le matériel dernier cri : un attirail nécessitant évidemment qu’elle se déshabilla dans l’instant… Il faut dire qu’il en a usé des trucs et qu’il en pas mal tripoté des jolies filles : des qu’il talquait à loisir ; des qui croyaient être possédées par un désagréable don de ventriloquie ; des qui le prenaient pour un robot téléguidé… Toutes finissaient, entre ses mains expertes, par finalement ne rien regretter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un fourgon Citroën maquillable à souhait ; des postiches ; des accessoires divers et variés ; un incroyable culot : voilà qui constituait en ses jeunes années la panoplie du parfait tripoteur (et plus si affinités…) patenté qu’était Pépé Malin. Aujourd’hui pensionnaire d’un établissement médicalisé dans lequel il coule des jours heureux, le toujours vert (galant) aïeul ne peut s’empêcher d’exciter les jeunes infirmières (et laisser ses mains s’y balader) en leur faisant une liste exhaustive des fameux trucs qui lui permirent de se constituer un inégalable tableau de chasse. Aussi, depuis 3 albums, on recense à ses cotés les plus improbables manigances dont il use pour contenter son appétit. Hormis l’idée centrale propre à chacun des sketches, la construction est rigoureusement la même : le gimmick du vieillard alité (« Quand j’étais jeune, j’avais un truc de… pour tripoter les filles… ») ; l’astuce utilisée pour ferrer la proie ; l’effeuillage (en général dans le fourgon) ; la palpation poussée ; le coït suggéré ; le gimmick de conclusion (« On peut dire que j’en ai tripoté des filles »). Tout ça donne un coté très systématique à la narration qui peut, au fil des pages, lasser chouya (ne pas lire plus de 3 saynètes d’un coup). Mais en même temps, ça permet de nous rendre l’univers très familier. Pour le reste, on nage en plein dans le grivois-potache, dans le doux-dingue et décérébrant, le tout servi par un trait qui exagère à loisir : presque grossier mais jamais vulgaire.