L'histoire :
Le cow-boy Pete Best se rend au saloon à cheval. Arrivé devant ce débit de boisson, il tente d’attacher son cheval, mais ne se souvient plus trop du nœud qu’il doit faire pour cela. Il s’énerve, s’embrouille, se noue les bras… et finalement remonte à cheval pour passer commande à la fenêtre du drive-in.
Pete Best vient d’acheter un cheval 50$ au propriétaire d’un ranch. Il s’éloigne en tenant sa nouvelle monture par le licol. Mais le cheval le prévient en causant non-stop : il n’est pas une si bonne occasion que ça, car il ne fait ni les labours, ni le manège pour enfants. En plus, il exige une stalle aérée, un abreuvoir perso, des fers neufs tous les 3 mois, un étrillage tous les matins… Pete pète un câble et ramène le cheval à son précédent propriétaire qui lui oppose une fin de non-recevoir : un cheval qui ne parle pas, c’est 100$ !
Un indien scrute les nuages de fumée au loin et traduit : « Les aventures de Reah le petit poney »… Un autre de ses ainés traduit à son tour : « L’histoire de l’aigle ami de l’ours »… Une squaw voisine poursuit : « La guerre est une science qui respecte l’ennemi… » Evidemment, tout cela est très confus et ne veut rien dire. Mais cette accumulation de message est due à la forêt qui est en flammes. Or une forêt apache qui brûle, c’est une bibliothèque apache qui brûle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs du magazine Fluide Glacial connaissent bien les aventures du cow-boy Pete Best, en raison de l’incroyable technique utilisée par Jérôme Duveau pour les réaliser. Car si ces gags de 1 à 4 planches dans l’Ouest sauvage scénarisés par Jean-Michel Thiriet appartiennent bien au registre de la bande dessinée, en raison de leur structure séquentielle (des cases, des bulles, un découpage, une mise en scène, une narration), ils ne sont pas dessinés tant que ça. Jérôme Duveau les réalise en effet avec de la pâte à modeler, du carton, de la ficelle, des morceaux de tissus… Il y a même de l’éponge (pour la barbe de Pete), de la Danette® au chocolat (le pétrole) et des spaghettis (son lasso !). Des heures de modelage, de montage, de cadrage et un petit cliché plus tard, il y a une case. Ce premier recueil montre dans un reportage en annexes quelques pistes hallucinantes de la manière dont il s’y prend. Quelques rares détails sont tout de même dessinés, pour d’évidentes raisons de lisibilités ou pragmatisme (le feu, la fumée, les effets de mouvements ou d’émotions, les rêves…). Si cette technique déployée mérite scrutation à chaque scène, elle en demeure pas moins très majoritairement fluide et drôle dans ses inspirations qui enquillent, détournent et loufoquisent les clichés du western.
