L'histoire :
Au menu de cette série de gags : un jeune cadre dynamique aux dents longues se fait gaver comme un canard pour gagner du temps. Un adolescent a le front orné d'un bouton d'acné purulent si gros, qu'on le confond avec son nez qui se trouve être minuscule. Des activités de la lutte de protection des animaux, un savant allemand au cerveau surdéveloppé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Surprenant, pour ne pas dire plus. Cet album porte difficilement l'appellation de bande dessinée car il n’est en fait pas question de dessin… mais de pâte à modeler. A la manière de Wallace et Gromit, les personnages sont sculptés puis photographiés et retravaillés à l'ordinateur. Ce parti-pris (la première « bande-sculptée » ?) marche tout aussi bien, que peut marcher par exemple Wallace et Gromit : on n'est pas du tout gêné par ce procédé, qui n’empêche nullement de rentrer dans l'histoire. Évidement, on reste loin des personnages de Nick Park et de son équipe. Néanmoins, la prouesse technique est impressionnante et Jérome Duveau réussit à donner vie à ses personnages. Les sujets sont dans la plus grande tradition de Fluide Glacial : entre le mauvais goût et le non-sens. Les différentes scènes n'ont pas de lien direct entre elles... mais un point commun : l'humeur potache. Or, plus encore que pour une histoire « classique », l'avis sur un album comique est subjectif. Certaines histoires sont très réussies et brillent par un réel sens de la narration et de la chute : ainsi par exemple, les défenseurs de la cause animale montent une opération commando rocambolesque et libèrent les animaux qu'ils viennent de sauver… dans un endroit pas très adapté. Malheureusement, l'album est inconstant : les registres comiques visités sont très divers et les gags pas toujours du meilleur goût – ce qui n'est pas si grave – mais parfois simplement pas drôles – ce qui est déjà plus gênant. C'est là un point qui pèche dans cet album, hélas, pas complètement abouti.