L'histoire :
Aux alentours de 554 avant notre ère, Milon de Crotone est un grec très grand, mais un peu gringalet. Ses copains se moquent de lui lorsqu’il ne veut pas montrer son galbe en maillot de bain à la plage. Alors Milon décide de se muscler. Pour cela, il commence par soulever… un veau. Plus le veau grandit, plus Milon a lourd à soulever, et donc plus il se muscle. En quelques mois, il finit par devenir un colosse, qui peut soulever des vaches. On lui conseille alors de s’inscrire aux « Jojolympiques », dans la catégorie de la lutte. C’est ainsi que Milon de Crotone accumule les victoires et les titres : 6 fois vainqueur aux jeux olympiques, 7 fois aux jeux pythiques, 10 fois aux jeux isthmiques, 9 fois aux jeux néméens. Il devient formateur de lutteurs – il leur apprend à soulever des vaches, puis à les combattre à la lutte ! Il devient d’autant plus une légende qu’il est aussi un disciple de Pythagore, le mathématicien. A la fin de sa carrière, il finit tout de même par être vaincu, par Timasithéos, qui recourt plus à la technique qu’à la force brute. D’après la légende, Milon de Crotone meurt de manière un peu couillonne : il se coince les mains dans un tronc d’arbre qu’il tente de fendre à la force de ses bras… et il est alors dévoré par une meute de loups !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de son martial et parodique Petit théâtre des opérations, et puisque les Jeux Olympiques sont organisés cette année à Paris, le scénariste Julien Hervieux (aussi connu sous le pseudo de l’Odieux Connard) propose cet hors-série consacré à 10 folles anecdotes de l’Histoire du sport. En résumé ci-dessus, le destin dingue et assurément enjolivé par la légende de l’un des premiers « médaillés » olympiques, l’athlète grec Milon de Crotone, est dessiné avec truculence par François Boucq. Luigi Critone focalise sur un colosse multi-sport du début XXème, Raoul Paoli. Julien Solé dessine le parcours de Duke Kahanamoku, qui a œuvré pour la reconnaissance du surf. Fred Remuzat revient sur le gros bordel qu’a représenté le 1er marathon organisé aux JO de Paris de 1900. Cédrick le Bihan met en scène la vraie vie de Roland Garros qui n’y connaissait au tennis (mais pas mal en aviation). Damien Geffroy s’amuse à dépeindre le caractère frondeur de l’escrimeur Cotronei qui défiait tout le monde en duel. Nicolaï Pinheiro valorise Kathrine Switzer, la première femme à courir officiellement (et de manière éhontée !) un marathon. Etienne le Roux nous explique par le dessin la raison d’être de la voiture balai au Tour de France. Virginie Augustin dessine le parcours pluri-national de l’archère Kathuna Lorig. Enfin, en plus de signer la couverture du recueil, Merwan met en images l’origine des sports d’équipe du type football ou rugby : la Soule (une grosse bastonade). Entre chaque séquence dessinée, Hervieux fait un focus didactique et plein d’humour sur l’authenticité du sujet. Cette autre façon de découvrir les JO, par le biais d’anecdotes picaresques, s’avère fort réussie.
