L'histoire :
Toma et Romain prennent un verre à une terrasse. Ils sont interrompus dans leur discussion par un kiosquier qui leur tend un journal magique. Les deux compères l’ouvrent. Un être divin leur apparaît et leur somme de redonner ses lettres de noblesse à la presse satirique et non-conformiste. Ils vont voir le rédac’ chef de Libé et lui font part de leur désir de faire des strips (pendant tout l’été), suite à l’apparition divine dont ils ont été les témoins (après tout, il sont les élus !)… Toma et Romain passent ainsi en revue l’histoire de la presse alternative et poil-à-gratter. Tout commence au XVIIIème siècle avec les philosophes des Lumières qui commencent à éveiller la curiosité du peuple. Il faut dire qu’à l’époque, l’édition de journaux ne peut se faire qu’avec l’aval exprès du roi. Une presse alternative se met en place : « Les nouvelles écrites à la main », ce qui évite de passer par la case imprimerie ! Il faut attendre le 24 août 1798 pour voir la liberté de la presse votée. Ce n'est alors que le début d'une grande histoire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Désormais auteur majeur de Fluide Glacial, Romain Dutreix est l’un des meilleurs représentants de la presse satirique. Avec son compère Toma Bletner, il explore l’histoire de cette presse alternative, véritable poil-à-gratter et marque de fabrique de l’esprit à la française. Les pères de cette révolution culturelle sont les philosophes des Lumières qui ont forgé le sens de la contradiction de l’ordre moral établi. S’ensuit une Révolution Française qui guillotine les idées reçues. Résultat : en plus de deux siècles, une flopée de journaux s'installent dans le paysage de la presse française : L’ami du peuple, Le Charivari, La Lune, L’éclipse, L’assiette au beurre et plus près de nous, Le Canard Enchaîné, Hara-kiri, Charlie Hebdo et le Gorafi ! Loin de raconter l’ensemble en mode time-lapse ou de façon rébarbative, Bletner et Dutreix passent en revue cette grande et belle histoire à la sulfateuse, à grands coups de clins d’œil et d’anecdotes qui vous rendront moins con (vous saurez qui est Dame Anastasie et pourquoi Georget Bernier a pris le surnom de Professeur Choron). Le dessin caricatural de Dutreix est toujours aussi affûté (la tête de Gébé et du professeur Choron valent leur pesant de cacahuètes !) Leur entreprise est louable car elle montre l’intérêt évident de cette presse. Elle est un véritable contre-pouvoir à la presse classique et donne un équilibre à la société. Sans elle, qu’est-ce-qu’on s’emmerderait !