L'histoire :
A la fin des années 70, Dany Delfonso est producteur de cinéma à Hollywood… un producteur criblé de dettes, au bord du gouffre, en raison du flop absolu qu’a constitué son dernier film, Space camping (110 entrées). Son banquier le menace : soit il doit trouver le film à gros succès qui le remettra à flot, soit il est bon pour tourner de minables films pornos jusqu’à la fin de sa vie pour espérer rembourser ses dettes. Evidemment, le banquier refuse le prêt pour le tournage de la suite de Space Camping. Dany est super embêté car il a déjà acheté 40 tentes et 15 caravanes pour le décor… Le soir venu, il confie son angoisse à son ami Piotr, son réalisateur attitré. Une étoile filante lui accorde alors un petit espoir de trouver une solution. Au même moment, un scénariste observe la même étoile filante, alors qu’il est sur sa terrasse avec sa femme. Il s’appelle George Lucas, il vient d’écrire Star Wars, mais il craint que ce projet ne suscite pas l’intérêt d’un producteur. Il répondre cependant à une petite annonce publiée par Dany et se présente dans son bureau avec le projet de Star Wars. Problème : une fois le pitch résumé, Dany n’y croit pas du tout. Il trouve complètement saugrenue cette histoire d’empereur, de princesse, d’ermite, de jeune ouvrier agricole et de grand singe qui manie l’arbalète. Un malentendu nait alors au moment où George croit son scénario accepté en l’état, alors que Dany a décidé d’en faire un film porno…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si Georges Lucas avait cherché un producteur auquel soumettre la réalisation de Star Wars en 1977 ? Et si ledit producteur s’était fichu de sa poire en décidant de transformer la célébrissîme saga spatiale en film porno ? Tel est le pitch de départ de l’uchronie humoristique imaginée par Obion et Jorge Bernstein. Car dans cette version divergente de l’Histoire, Star Wars ne ressemblera évidemment jamais au monument ciné qu’il est devenu. Au cours des 104 strips recueillies dans cet album, nous assistons donc à une mystification aussi couillonne qu’improbable. Rongé par la culpabilité et l’angoisse, Dany Delfonso dirige la production d’un film de boules dans un décorum galactique, tandis que ce couillon de Georges Lucas est persuadé que sa saga spatiale se tourne bel et bien dans le respect du scénario qu’il a écrit. Les ressorts comiques se dérivent alors aussi bien du détournement des célèbres éléments de Star Wars (RD-D2 en aspirateur), des anecdotes authentiques en marge du tournage (Harrison Ford était charpentier), que des jeux de mots si faciles et pourtant toujours efficients qu’il est possible de faire avec le registre de la fesse (« On devait commencer par l’épisode IV, pas par l’épisode X !). L’idée de départ est plutôt sympa, l’humour se renouvelle, le dessin d’Obion se montre parfait dans le registre, bref, la parodie offre un excellent moment de délassement.