L'histoire :
Vous connaissez Satisfaction, Angie ou Jumpin’ Jack flash ? Et les lèvres pulpeuses qui tirent une immense langue ? Inévitablement… Mais imaginez-vous qu’à l’instar des Beatles, leurs éternels rivaux, les Stones auraient pu eux aussi se séparer en 1972 ? Mieux encore : pouvez-vous concevoir que ces stars planétaires aient pu un jour échouer à Glandville (véritable rectum du monde connu) pour y préparer incognito, à grand renfort de Guignolet-Kirsch, un prochain album ? Non ? Et bien voilà l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce groupe mythique, dans une virée vous laissant vous empiffrer de potins plus vrais que nature. Les jets d’urines sur les murs de Londres ; le dernier plongeon de Brian Jones dans sa jolie piscine ; le coup de foudre de Wyman pour une gamine de 13 ans ou l’écoute à l’envers de Sympathy for the devil (à l’endroit certains entendent aussi la recette de l’andouillette de Cambrai)… : tout ça risque bientôt de ne plus avoir aucun secret pour vous. A moins que, comme Phil, vous ne soyez atteint de la collectionnite aigue et que vinyles, autographes, mégots, médiator ou morceaux de t-shirt ayant appartenu aux rockers ne garnissent déjà votre appartement.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand BD, vieux rock et humour à la truelle conjuguent leurs talents, les « poivre et sel » sentent le filet de bave s’agglutiner à la commissure des lèvres, exactement comme le fait l’odeur de la blanquette de bobonne quand il est bientôt midi. C’est pourquoi ces quelques 48 pages consacrées spécialement aux « pierres qui roulent », par un collectif d’auteurs habitués à noircir les pages de Fluide Glacial, donnent terriblement envie. D’autant plus, que pour appâter l’animal, l’éditeur a mis le paquet en proposant une couverture super bien gaulée : un visuel agréable made in Solé, surmonté d’un rabat magnétique (et qu’on peut rabattre tout plein de fois sans rien déchirer), en forme de manche de guitare électrique, du meilleur effet. A l’intérieur, chacun compose à sa manière pour tirer le meilleur de son inspiration et faire vibrer la corde comique du mieux qu’il peut. Encyclopédo-historique ; poussant les manettes du cliché ; raillant la longévité du groupe, ses excès ou ses hordes de fanas ; réinterprétant l’éviction de Brian Jones et sa disparition ou plus habilement jouant le décalage croustillant (Lindingre, Bouzard…) : l’ensemble est inégal. On regrettera en particulier de ne rire que mollement. La prépondérance du texte sur le dessin, dans la plupart des hommages, plombe peut être un peu rapidement notre envie. Pour autant, et à mini-doses (juste le temps de laisser Paint it black filer sur votre platine ou votre mp3), on pourra sans problème plonger (mais non pas dans la piscine de Brian Jones !) dans cette jolie invitation. Pour nostalgiques avant tout.
