L'histoire :
En cours de science physique, Bibi s’endort sur son cahier. Ses ronflements alertent le prof qui se met en colère. Ce niveau de colère stresse tellement Bibi qu’il se met à rattraper frénétiquement les minutes perdues, en calculs divers… en calculs de plus en plus poussés… en écritures, en formules, en équations complexes… Intrigué, le prof déchiffre la production de Bibi qui parait comme emballé par le génie mathématique. Il produit des feuilles de calcul comme une machine. Le prof n’en revient pas. Bibi vient de faire une invention prodigieuse. Il l’amène aussitôt devant le proviseur, en lui expliquant le phénomène. Quand il comprend qu’il se trouve peut-être devant un génie comme il n’en existe qu’un par millénaire, le proviseur emmène Bibi jusque devant un collectif de savants. Ces derniers compulsent en détail les notes de Bibi et ils sont à leur tour émerveillés. Le soir même les chaines d’info annoncent la bonne nouvelle : à 16 ans, Bibi vient de découvrir une source d’énergie révolutionnaire. 10 grammes de plastique usagé permettent désormais d’alimenter une ville comme New York en énergie pendant 20 ans, sans le moindre rejet, sans le moindre coût ! Bibi décroche le prix Nobel et il annonce qu’il va dès lors s’attaquer à combattre le cancer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un contexte de légère anticipation, Bibi est un adolescent de 16 ans pourvu d’aucun super-pouvoir, en réalité absolument normal. C’est-à-dire une grosse feignasse, sans talent, inculte, sans goût vestimentaire et autocentrée sur son nombril. Cela dit, il est pourvu d’une capacité d’imagination débordante. C’est cette extrapolation débridée de son sur-moi fantasmé qui intéresse une nouvelle fois Mo/CDM dans ce second recueil d’historiettes publiées dans le mensuel Fluide Glacial. Ainsi Bibi s’imagine-t-il en génie astrophysique ; puis il imagine qu’il est possible d’analyser scientifiquement le langage féminin (une utopie…) ; puis qu’il existe un monde jumeau au sein de l’une des milliards de milliards de planètes de l’univers ; puis il se change en pigeon (oui oui) ; puis il fait des crises de régression à son paternel ; voire encore, il recourt à un futur apocalyptique ou au contraire ultra-technologique pour des extrapolations virtuelles. Les mêmes thèmes que précédemment – la transmission, l’amour, l’homme augmenté – nourrissent l’auteur, qui parvient à chaque fois à trouver un développement jouissivement outrancier et une chute imprévisible et drôle ! Son dessin caricatural et dynamique fourmille de détails technoïdes ou gluantissîmes, et ça aussi c’est bien cool. N’hésitez pas, mettez-vous le futur ado !