L'histoire :
Un petit garçon demande à sa maman comment sait-on lorsqu’on est vraiment amoureux. Sa maman se moque gentiment, car cela signifie assurément que son petit garçon est amoureux ! Elle suppose que c’est de Lola… Mais étant donné que la dernière fois qu’elle l’a dessiné, elle a loupé ses oreilles, il dénie en bloc cette possibilité. Il insiste pour savoir comment ça s’est passé la première fois que sa maman a été amoureuse. A l’époque, son premier amoureux n’était pas son papa : c’était un garçon trop fort au basket, mais malheureusement, lui était amoureux d’une autre fille appelée Emeline. La maman revient à la charge pour savoir de qui son fils est amoureux : ne serait-ce pas d’Eléa ? Ha non alors : la semaine dernière, elle l’a battu au ping-pong. Sa maman raconte alors que son amoureux, quand elle avait l’âge de son fils, était lui aussi super fort au ping-pong. Mais elle avait décidé qu’elle n’était plus amoureuse le jour où il lui avait envoyé un ballon dans la tête. Car oui, il est possible de décider cela ! La maman demande si par hasard l’amoureuse de son fils ne serait pas Kelly ? Impossible car elle mange des pommes pour le goûter alors que lui déteste les pommes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cet album jeunesse, Olivier Dupin propose aux tout jeunes lecteurs de s’interroger sur le sens de « l’amour », au sein d’une population d’enfants de leur âge. Le titre pose clairement la question : « C’est qui ton amoureuse ? » Et derrière celle-ci, qui taraude un petit garçon, un soir, dans sa chambre, finalement, c’est quoi l’amour ? Et ça se passe comment dans la relation quand on ressent un truc ? Bref, de vraies questions romantiques et authentiques que tous les enfants sont en mesure de se poser. Le dialogue s’installe, façon ping-pong, entre lui et sa maman : à tour de rôle chacun essaie de deviner comment ça se passe ou comment ça s’est passé. La maman joue façon Qui est-ce ? (le jeu de société, où on retourne des têtes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une), en procédant par élimination ; tandis que le bambin tente d’en savoir plus sur l’approche nuptiale entre son papa (trop maladroit) et sa maman. Rassurez-vous, vous saurez à la fin de qui est amoureux le bambin. Et en attendant, vous découvrirez un dessin d’un minimalisme extrême : les personnages sont des formes géométriques basiques et strictes (voyez la couv), dessinées à grand renfort de vecteurs infographiques, avec une palette d’expressivité et des postures forcément très limitées. Le degré zéro du talent artistique, qui sert tout juste de support à une histoire qui plaira somme toute aux primo-lecteurs peu regardant sur l’esthétique.