L'histoire :
Il y a 40 000 ans, dans une caverne préhistorique, une fille s’enguirlande avec son papa. Liloo voudrait en effet participer à la grande chasse aux mammouths, mais son père lui refuse, étant donné que ce n’est pas la place d’une fille. Liloo est vénère, car son frangin Silex peut y participer, lui. Contre son gré, d’ailleurs, car il a plutôt des dispositions artistiques. Silex fait en effet de l’art moderne sur les parois des grottes, en y apposant sa main pleine de peinture. Il appelle ça ses SMS : des Signes de la Main de Silex, un coucou envoyé à travers les âges à ses lointains descendants. Quoi qu’il en soit, Liloo est prête à tout pour participer à cette campagne de chasse étalée sur plusieurs semaines et éloignée du campement. Aussi, dès qu’elle voit les hommes partir, elle attend un peu, récupère un paquetage préparé et les suit à bonne distance, en cachette. Au terme d’une première journée de marche, elle fait un feu et s’endort sous sa peau d’ours, à quelques dizaines de mètres du campement de l’expédition. Mais le lendemain matin, c’est un épais blizzard qui la réveille et elle ne sait pas où sont les chasseurs. Elle reprend sa marche, dans la neige et les bourrasques, un peu inquiète à l’idée de partir dans la mauvaise direction…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle venue, chez un éditeur nouvellement venu (Frimousse), Liloo, fille des cavernes se présente comme une aventure préhistorique jeunesse, toute simple, sans plus de prétention que celle de gentiment divertir. Mais elle est néanmoins tout à fait équilibrée et rythmée sur le plan narratif, et dessinée par Pierre Uong avec une griffe agréable et une colorisation appuyée, adaptées au lectorat cible. Le pitch emprunte la forme de la quête initiatique : la petit Liloo coupe le cordon de l’enfance en participant en douce à une chasse aux mammouths réservée aux hommes adultes ; elle sera truffée de périls et… de leçons à en retenir. La sympathie envers un lion et ses dialogues avec les animaux confère à l’ensemble un léger parfum de L’âge de glace, mais il n’y a nul plagia – sans doute simplement une vague inspiration. Les plus perspicaces/matures des parents verront aussi dans ce scénario de Stéphane Tamaillon un propos féministe de départ particulièrement en phase avec les débats de notre époque : hé pourquoi que la chasse serait-elle réservée qu’aux hommes, d’abord ?! La fin ouverte nous donne à envisager un second tome bienvenu, en préparation…