L'histoire :
1969, forêt Lacandon au Chiapas, Sud-Est du Mexique. Un petit avion survole le rio Jataté répandant les cendres de celui qui considérait les Indiens mexicains comme ses vrais amis. A Mexico City, le dénommé Traven Torsvan, alias Hal Croves, s’est éteint. De nationalité mexicaine d’adoption, il serait né à Chicago à la fin du XIX. Mais qui sait ? Qui était réellement l’insaisissable écrivain révolutionnaire, le « plus grand mystère littéraire du XXe siècle » ? On lui connaît une trentaine d’identités. On est allé jusqu’à prétendre qu’il était le fils naturel du Kaiser Guillaume II ! Une légende dans l’Histoire. Ses livres ont été brûlés par les Nazis lors de l’incendie du Reichstag en 1933. En 1947, c’est Hollywood qui le sacre avec l’adaptation à l’écran du Trésor de la Sierra Madre. Le film obtint 3 oscars… En 1957, il épouse une femme, de 30 ans sa cadette ! Sa compagne qui l’accompagna jusqu’à la fin, est peut-être celle qui le connaît le mieux. L’Homme n’aimait pas les questions ; il détestait l’exposition gratuite. Il avait gardé cette capacité infantile à regarder la vie d’un œil émerveillé. Il ne laissa jamais la célébrité ou l’argent le corrompre. Sa vie est un roman en elle-même, une énigme qui prit son envol en Allemagne, sous le nom de Ret Marut, au sortir de la Première boucherie mondiale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réaliser la biographie d’un personnage si retors (au sens d’insaisissable) en bande dessinée relevait sans doute en partie de la gageure. L’œuvre littéraire dont s’est inspirée Golo, signée de l’américain Jonah Raskin et intitulée A la recherche de B. Traven, court en effet sur près de 320 pages et se présente comme une quête perpétuelle de l’identité véritable du fameux écrivain. Portrait d’un anonyme célèbre suit un schéma d’ensemble similaire, ne cherchant pas tant à étiqueter le, sans doute, natif états-unien qu’à le suivre au grès de ses incessantes aventures et combats de par le monde. En cela, l’exercice alterne le bon et le moins, le trop expositif en un premier temps (était-ce nécessaire ?) puis une tranche dialoguée savoureuse et vraie au pays des Mayas et autre « caramba ». Pleines planches ou vignettes appliquées, le style se veut à la fois réaliste et fidèle sans oublier cependant une fantaisie humoristique, un rien espiègle. Traven pour : Tiene Razon AVivir Entre Nativos. En peu de mots tout un programme, une philosophie de vie. Et finalement, qu’importe comment s’appelait réellement cet homme puisque en actes et en écrits, il en a dit assez pour l’apprécier et en apprendre judicieusement. Un album adulte et intéressant en bien des aspects... bien qu’imparfait.