L'histoire :
Allemagne de l’Ouest, 10 octobre 1989, Lac de Baldenay. Britta et Wiebke, deux sœurs qui pratiquent l’aviron en double, s’entraînent en s’invectivant. Les relations sont tendues car Britta, l’ainée de la fratrie, se montre exigeante et ne supporte aucune erreur de sa sœur. Le coach est exaspéré par l’attitude infantile de ces deux athlètes. Cette année est la dernière dans la catégorie junior A pour Britta et donc la seule opportunité pour elle de se qualifier aux championnats du monde juniors qui se dérouleront sur le lac d’Aiguebelette en France. Les deux filles sont les partenaires les plus compatibles qui soit et le coach est persuadé qu’elles peuvent devenir les déesses du lac. Pendant ce temps, en Allemagne de l’Est, la société bouge. Des rassemblements populaires sont de plus en plus fréquents, des flots de ressortissants de la RDA migrent vers la RFA via la Hongrie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu’on fête les 30 ans de la chute du mur de Berlin, cette BD autobiographique revient sur ce moment historique vu de l’intérieur. Wiebke (alias Zelba), une jeune fille insouciante de 16 ans, ne mesure pas tous les enjeux de cet événement qui sera fondateur d’une nouvelle ère. Elle appartient à une génération qui a toujours vécu avec cette frontière érigée en 1961 et qui a scindé l’Allemagne en deux. Pour cette compétitrice en aviron, la chute du mur aura pour principale conséquence de générer une concurrence plus importante entre les rameurs. Ils souhaitent tous porter les couleurs de la première équipe nationale de l’Allemagne réunifiée, à l’occasion des championnats du monde junior. Si la réunification est en toile de fond dans cette BD, c’est avant tout un récit individuel où l’auteure revient sur ses préoccupations de jeune fille, notamment les relations avec les garçons. Zelba se livre avec authenticité et sans pudeur sur cette période de sa vie de femme. Si l’aviron est au cœur du récit, l’auteure confesse qu’il ne s’agit pas d’une réelle passion en soi et qu’elle s’est orientée vers ce sport par mimétisme. Pour évoquer son histoire personnelle, Zelba a fait le choix d’un dessin semi-réaliste en bichromie plutôt agréable à l’œil. Quelques rares pages couleurs, essentiellement à visée pédagogique, jalonnent cet ouvrage de 160 pages.