L'histoire :
Didier consulte son médecin, car ce matin, il a eu très mal en allant à la selle. Il est persuadé qu’il est atteint d’une infection etqui lui laisse peu de temps à vivre. Il est d’autant plus désespéré qu’il n’a jamais connu l’Amour. Il ne parle pas du petit coup tiré à la va-vite, d’amourette dans les près ou de saillies dans les foins. Il parle de sentiments, de cet amour qui vous aide à vous lever le matin et vous donne envie de vous coucher le soir. Celui qui rafraîchit les journées et chauffe les nuits. Celui qui rend beau et bon. A 45 ans, Didier ne l’a jamais connu et ne l’a jamais donné ! Impassible, le docteur lui donne ses prescriptions : une crème pour les hémorroïdes à appliquer quotidiennement et quelques comprimés pendant un mois. Pour le second problème, il lui donne un morceau de papier sur lequel il a écrit : meetic.fr. Pour clore sa consultation, il recommande à Didier d’arrêter de picoler, cela l’aidera pour les hémorroïdes, mais également pour l’autre mal dont il souffre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pascal Rabaté revient avec une nouvelle chronique sociale d’un excellent cru ! Avec pour toile de fond la misère affective du monde rural, il offre un album touchant, drôle, sensible et humaniste, qui fait du bien. Vous l’aurez compris, Didier est un agriculteur qui souffre de solitude. Sa sœur Soizic, qui vit avec lui, n’en peut plus de voir son frère passif se lamenter et va l’assister dans sa recherche du grand amour. Un troisième paysan qui se trouve ruiné va être temporairement hébergé chez Didier et sa sœur. La quête de l’âme sœur n’est pas une chose simple et peut réserver des surprises : ces trois célibataires en seront l’illustration. Ces antihéros sont particulièrement touchants. Sans aucune forme de cynisme, Rabaté arrive à nous faire rire tout en posant un regard bienveillant et plein de compassion sur ces paysans. Comme à l’accoutumée, il soigne ses dialogues qui sonnent justes et offre une narration fluide, millimétrée, avec des scènes jubilatoires des plus coquasses. Le dessin de François Ravard est léger, les personnages sont expressifs et les couleurs acidulées accentuent le caractère frais de cette histoire pleine d’espoir !