L'histoire :
1871. La France est en guerre contre la Prusse. A Paris, le théâtre de l’Odéon se transforme en ambulance. Sarah Bernhardt, alors jeune comédienne, devient pour l’occasion infirmière et tente par tous les moyens de rendre confortables les séjours des soldats convalescents. Peu de temps après, le Petit Journal annonce que l’armistice avec Bismarck sera signée à Hombourg, lieu de refuge de son fils, sa mère et ses sœurs. Aussi, elle part en train les chercher, craignant pour leur vie afin de les ramener dans un Paris… en ruine. Le théâtre de l’Odéon dirigé par Charles de Chilly, reprend dès lors sa fonction première : accueillir du public pour une représentation de la Madone Bernhardt. A la question « Pas trop le trac Madame Sarah ? », elle répondra « On dit qu’il vient avec le talent »… Les succès s’enchaînent, mais Sarah veut voir plus grand : elle espère le Messie qui la consacrera étoile. Il sera en la personne de Victor Hugo, et de son Ruy Blas, dans lequel elle incarnera la Reine d’Espagne : le triomphe est assuré en ce 16 janvier 1872. Divine est née.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voix d’or, Impératrice du théâtre, Sarah Bernhardt fascine. Sa carrière, ses frasques et ses scandales pour l’époque, l’érigeront au rang de monstre sacré. Le dessin de cette vie passionnée réalisé par Marie Avril (Confidences à Allah), et le choix d’utiliser des couleurs chatoyantes, donnent grâce et élégance au récit d’Eddy Simon (Chaque soir à 11h). Le scénariste réussit un découpage plutôt judicieux comme une pièce de théâtre, en trois actes avec un entracte, agrémenté de chapitres : insoumise, étoile, indomptable, aventurière, fantasque, éternelle idole… Autant d’affiches et d’événements qui ponctuent le parcours de cette femme qui décidera toute jeune qu’elle fera ce qu’elle aura envie de faire toute sa vie… quand même ! Elle parcourra le monde, rencontrera les plus grandes plumes, qui construiront sa renommée, parmi lesquelles figureront Victor Hugo et Edmond Rostand, mais se brûlera aussi parfois les ailes, à force d’exaltation. Enfin, la couverture de ce one-shot résume très bien ce parcours mouvementé. Elle attirera l’œil du lecteur curieux de découvrir cette Divine, considérée comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXème siècle. Une histoire haute en couleurs sur le fond et la forme.