L'histoire :
L'attitude de la belle et jeune Miss Christina est déconcertante. Heureuse et insouciante, à la limite de l'insubordination il y a encore quelques jours, elle s'est murée soudainement dans le silence, derrière lequel elle a bien du mal à cacher ses larmes. Tante Kirstie, qui a bien compri qu'un terrible malheur était arrivé, parvient à lui faire avouer le drame qui s'est produit : elle a été salie par un homme. Kirstie pense immédiatement à Archibald Hermiston, son employeur : cela faisait déjà un certain temps que ce dernier retrouvait quotidiennement Christina dans les landes. Connue pour son franc parlé, la servante rentre immédiatement chez son maître pour lui conter ses quatre vérités. Archie, abasourdi par le discours que lui tient Kirstie, comprend progressivement qu'un drame a touché la femme qu'il aime. N’y pouvant plus, il part la rejoindre au milieu de la nuit. Cependant, elle ne peut lui dénoncer le nom du coupable. Archie comprend alors que Franck, son ami d'enfance qui est venu troubler sa retraite en s'installant inopinément dans sa maison de campagne, est l'auteur de ce misérable forfait. La confrontation qui s'ensuit entre les deux hommes tourne alors à l'empoigne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Îles Samoa, automne 1892. A l'agonie, Robert Louis Stevenson dicte les lignes de son dernier récit, Hermiston, le juge pendeur, mais meurt sans pouvoir achever ce qui devait, selon lui, être la plus belle œuvre de sa carrière. En s'appropriant l’ultime travail inachevé d'un des plus grands noms de la littérature écossaise, pour tenter d'en écrire la fin, Jean Harambat doit aimer les challenges. Alors que la première partie adaptait l'œuvre originale, l'opération de ce deuxième volet est plus délicate : il faut cette fois-ci à l’auteur inventer les images... et l'histoire. Soucieux de respecter l'esprit de ce que voulait en faire Stevenson, Harambat a pour cela compulsé la correspondance et les notes de Stevenson. Il sera alors bien difficile au lecteur de repérer une quelconque différence de ton et d'ambiance, tant le rendu est cohérent avec le début. Il en résulte une adaptation contrôlée et convaincante, qui doit beaucoup à un graphisme torturé joliment mis en valeur par la coloration dramatique et pertinente d'Isabelle Merlet. Si les éléments scénaristiques apportés par Harambat semblent tout de même un brin faciles, la dramaturgie est réussie et souligne, au cœur du discours, une réflexion sur la peine capitale voulue par Stevenson.
