L'histoire :
C’est le plus beau jour de la vie de Juanito, mexicain au chômage, exilé à New-York. Il rentre chez lui, un sourire béat, les yeux totalement illuminés et pose précautionneusement sur la table de la cuisine une canette de Coca-Cola ® vide et toute cabossée. Sa femme Concepciòn, ne comprend rien à ce manège. Il lui explique : en zonant à droite à gauche, il a shooté dans une canette et soudain, une sorte de génie en est sorti. Avec l’apparence d’Elvis, le King, ce dernier s’est présenté : il est Dieu, James Dieu. Un jour, Dieu a bu un mauvais whisky (du Label 5 ® !) et il a tout dégueulé, et ce vomi, c’est devenu « l’univers, la terre, les hommes et les barres chocolatées ». Du vomi divin, quoi. Cette histoire débile, Concepciòn n’en a cure. Elle vient de vivre une situation pour le moins embarrassante : surprise en flagrant délit de vol de bijou chez son patron (faut bien survivre), elle a été obligée d’accepter de se laisser peloter les seins contre son silence. Maintenant, elle aimerait bien que son homme retrouve ses esprits et essaie de se remettre à sa recherche d’emploi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Soufflez un bon coup et installez vous confortablement dans un fauteuil dont vous ne risquez pas de tomber, avant d’aborder cette nouvelle série de la collection 32 (prévue pour durer 9 tomes). En effet, il y avait longtemps qu’on n’avait pas lu une histoire aussi déjantée. C’est fou ce que les emballages Coca-Cola ® manufacturés peuvent avoir comme échos chez les scénaristes. Dans le film Les dieux sont tombés sur la tête, la bouteille devenait un objet magique redoutable ; ici, dans l’imaginaire de Fred Pontarolo, la canette est une sorte de lampe d’Aladin, avec Dieu himself dedans. Sitôt dehors, Dieu (si si, le vrai) avec l’apparence du King en fin de carrière (obèse et alcoolique), balance sa philosophie à deux balles avec un jargon de troquet. A première vue, ça parait totalement débile. Et pourtant c’est loin d’être n’importe quoi et c’est à mourir de rire. Pontarolo fait mouche avec un humour cynique absurde totalement jubilatoire. Son dessin, moderne et travaillé, aux couleurs ocre et rouille, ne fait pas non plus dans la dentelle, tout en restant tout de même très lisible. Dans sa moulinette impitoyable, il massacre à grand coup de non-sens le dogme catholique, la société consumériste « mondialisante », les injustices sociales produites par le capitalisme, voire même carrément la vie en général, puisque la création est du vomi… Il y a peut-être de quoi voir un psy ? Au hasard de cette histoire hallucinante, on croise aussi les frères Bogdanov, ou une bourgeoise qui jouit quand on lui lit du Barbara Cartland. Dieu pour 4,90€, ça vaut pas le coup de s’en passer !
