L'histoire :
Et les deux tours s’effondrèrent… La jambe déchiquetée de Juanito venait miraculeusement d’être réparée à l’arrière de ce fourgon piqué à l’Agence Tout Risque. Au vu de l’énorme souffle de poussière déboulant des Twin Towers, Jésus avait dû donner un sacré coup d’accélérateur pour échapper à l’avalanche de débris et de morts. Enfin tranquille, la petite troupe (Juanito, Jésus et Robert le sosie d’Elvis) reprend enfin son souffle. C’est ce moment que choisit Elvis (pas le sosie, le vrai) pour sortir de sa cannette de coca pour gueuler aussitôt à la vue de son chat Elvis (lui aussi) qui a dû crever pendant l’explosion. Pas celle des deux tours, l’autre, celle juste d’avant, alors qu’ils étaient en train de se faire braquer par la racaille locale, qui voulait transformer le Pepsi en or. Mais heureusement, un petit souffle alcoolique du Dieu Elvis dans le trouffion du chat… et la bête revit ! Elvis déchante quand Juanito demande pourquoi il ne ferait pas aussi son petit miracle sur tous les gens morts dans les deux tours. Mais au fait, que s’est-il passé ? Les soupçons se portent aussitôt sur le diable, frère de Jésus, second fils illégitime d’Elvis. Celui-ci vit reclus au fin fond de son commerce de clopes et de jeu à gratter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
James Dieu ou quand Fred Pontarolo réinvente le monde et les évènements… Cette uchronie divine, spectaculaire et jouissivement déjantée, entamée voici deux tomes, continue à pousser son cri enthousiasmant et délirant. On pouvait penser une certaine limite atteinte dans l’outrance, tant les deux premiers opus étaient réussis dans le registre. Pourtant, Fred Pontarolo montre une fois plus qu’il déborde d’imagination. Il apporte profusion de nouvelles idées à l’humour décapant. Le scénario n’en finit pas de rebondir, nous entrainant dans une contrée dont seule l’auteur à le secret. On remarquera cependant cette mélancolie en contre-chant qui donne une couleur plus triste à ce nouvel opus. Comme si, au milieu de cette course à cent à l’heure, il fallait ralentir et réfléchir avec les protagonistes. Seul aux commandes, Pontarolo fait tout : le récit, le dessin et les couleurs. Et il le fait bien. On ne se lasse pas de son coup de crayon nerveux et expressif. On ne se lasse pas non plus de son éventail de couleurs qui crée une panoplie d’ambiances terriblement riches. Enfin, on ne se lasse pas de ses associations d’idées effrontées à la limite du convenable. La page 10 laisse rêveur…