parution 09 mars 2012  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Fantastique - Etrange

L' Homme qui n'existait pas

Informaticien solitaire, cinéphile passionné, Léonid Miller disparaît littéralement un soir, sans comprendre pourquoi. Lui qui fuyait la réalité est ainsi royalement servi. Une jolie parabole sur la solitude, au graphisme élégant.


L'Homme qui n'existait pas, bd chez Futuropolis de Bonin
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Futuropolis édition 2012

L'histoire :

Léonid Miller est informaticien. Un informaticien pressé par un gros client. Mais un informaticien qui s’accorde une petite pause : une toile en solitaire. Un vieux film comme il les aime avec Gene Kelly. Miller est un vrai indépendant qui a pris tôt l’habitude de se débrouiller seul, de vivre seul, d’éviter les autres autant qu’il le peut et de se faufiler dans la vie en se faisant oublier. Les nouvelles technologies sont un indéniable atout pour satisfaire ce mode de vie : il travaille à distance sans avoir besoin de s’embarrasser de la moindre relation… Le film débute bientôt et Léonid s’imprègne rapidement de cette autre réalité : les personnages de fiction semblent avoir une présence bien plus dense que sa propre vie. Du reste, le destin coquin ne tarde pas à le prendre au mot. En effet, quelques minutes après la fin du film, en voulant prendre une commande dans une sandwicherie, il fait le triste constat de sa transparence : sans savoir comment ni pourquoi, il est devenu parfaitement invisible, impalpable et inaudible. Est-il mort ? Est-il passé dans une dimension parallèle ? Rien de tout ça… Heureusement, il lui reste le cinéma et une belle actrice qui l’intrigue rapidement.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Elégant, portant la grâce comme pas deux et forçant l’œil à tomber sous le charme – pour ne pas dire amoureux – en quelques mouvements de paupière, le trait de Cyril Bonin, cette fois plus épuré et plus réaliste qu’à l’accoutumé, nous invite à une singulière disparition. Quatre planches à peine, en effet, et voilà notre principal protagoniste saisi d’une crise aigüe, et peut-être irréversible, d’invisibilité. Quelques déambulations et affligeants constats plus tard, notre informaticien solitaire devra s’accommoder de ce destin facétieux. A moins que sa cinéphilie chevillée ne le conduise sur les lieux d’un tournage, pour une jolie rencontre et une double révélation : la découverte que le mal qui l’afflige est partagé tout en lui offrant, pourquoi pas, une porte de sortie… Capté par ce troublant artifice fantastique et lié à l’intrigue par son incroyable lisibilité, on se laisse plutôt agréablement faire par ce récit voulu par l’auteur pour mettre en relief les connivences entre fiction et réalité. Une jolie parabole, en somme, pour pointer du doigt les dangers du repli sur soi-même, plus généralement la solitude ou pourquoi pas le sentiment que chacun peut connaitre la sensation de ne pas vraiment exister. En outre, il rend aussi un bel hommage au cinéma (via de multiples clins d’œil et « projections ») et interroge là aussi sur la fonction de comédien. Au-delà de ce subtil exercice empreint en bonus d’une personnalité graphique accrocheuse, on regrettera peut-être le manque d’épaisseur de la trame scénaristique proposée : une belle balade intimiste portant une intelligente réflexion, mais sans réelle surprise et vite engloutie. Pour autant, on apprécie cette fable douce, sensible, simple mais efficace et plutôt joliment emballée.

voir la fiche officielle ISBN 9782754807494