L'histoire :
Lors d’une promenade au jardin des plantes, Marie-Lan fait la connaissance de Frédéric, un scientifique spécialisé dans l’étude des oiseaux et plus particulièrement les corneilles qui ont élu domicile dans le dit jardin. Joueuse invétérée de « Pokémon GO », elle lève le nez de son portable. Au départ intriguée par cette spécialisation pour le moins en dehors des normes, Marie commence à s’intéresser de plus près à ces oiseaux : à leur localisation, leur marquage, leur mode de vie mais également leur importance dans le règne animal. Jour après jour, elle déambule dans le jardin et tente de reconnaître les différents volatiles en les prenant en photo ou en tentant de différencier grâce à leur bague de localisation. Un travail de longue haleine sera entrepris par la jeune femme s’étant pris de passion pour ce domaine d’étude. Rencontrant d’autres personnes du corps scientifique, elle en apprendra plus sur l’histoire des corvidés, la régulation faite par les chasseurs mais également sur les particularités physiologiques, mentales et sociétales pour le moins surprenantes de cette espèce méconnue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré son caractère documentaire fourni sur la vie des corvidés, La femme corneille peine à convaincre à cause d’un trop plein d’informations malheureusement desservies par un graphisme surprenant et peu entraînant et/ou éloquent. Le scénario assuré par Geoffrey Le Guilcher et Camille Royer commence comme une simple rencontre entre deux passionnés issus de domaines différents. S'ensuit un échange pédagogique sur le pourquoi du comment de l’étude des oiseaux. De cet échange, naîtra un intérêt certain. Malheureusement pas pour le lecteur qui, malgré quelques fulgurances instructives, se retrouve vite noyé dans les problématiques liées aux corvidés. Les informations sont trop courtes pour être réellement intéressantes, mais trop verbeuses et au découpage plus que discutable pour être captivantes instantanément. Certes, l’idée de lier ces oiseaux à notre règne et à notre développement est en soi louable, mais l’idée de liaisons entre éléments arrive sans réel processus logique, un peu balancé comme un cheveu sur la soupe. Côté graphique, Camille Royer assure un minimum syndical perturbant. Avec des couleurs tantôt criardes, tantôt fades, le dessin est des plus simples. Les personnages semblent issus d’un collage et aplatis à-même le décor. Sans grand soin apporté aux avatars de son sujet, le tout est brouillon et peut faire peine à voir, comme les corneilles équipées de sac à dos GPS se faisant abattre par des chasseurs bien contents de leur ouvrage « Dis donc, on a eu presque 100, rien que ce matin ! C’est cool ! ». En résumé, La femme corneille est à réserver aux fans hardcore de ces créatures ailées. Les autres seront surement découragés par l’assommante somme d’informations fugaces et le graphisme sommaire.
