L'histoire :
A l'hôpital où il est soigné pour une infection, Romain se remémore comment, par amour pour sa mère, il a décidé de défier la bêtise et la méchanceté du monde. Il se souvient de ses années d'enfance dans la ville polonaise de Wilno (aujourd'hui Vilnius). Sa mère l'éduque et lui inculque ses rêves de triomphe : il sera un grand homme, admiré et adulé par le public, un grand séducteur aimé des femmes, un grand artiste célébré par la critique. Un jour, ils iront en France, un pays qu'elle adore plus que tout et qui possède toutes les vertus. Sa mère rencontre le succès avec une « maison de haute couture » qu'elle tient de main de maître. L'argent coule à flots et permet à sa mère d'offrir à son fils l'éducation qu'il mérite, avec une kyrielle de professeurs. Sa mère le pousse sans succès dans diverses activités artistiques et lui-même fait tout son possible pour se découvrir des talents. Romain commence à écrire. La faillite de la maison de couture ramène la famille à des temps difficiles. Ils s'installent provisoirement à Varsovie, avant de mettre le cap vers ce qu'elle considère comme son « vrai » pays, la France. Direction Nice...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru en 1960, La Promesse de l’aube est un roman autobiographique de Romain Gary. Ce livre a d'ailleurs été adapté au cinéma par Jules Dassin en 1971 et par Eric Barbier en 2017, avec Pierre Niney dans le rôle-titre. Mais revenons à nos moutons. Ou plutôt, dessine moi un mouton, car il est question de Joan Sfar à l'illustration de ce texte aussi sublime que puissant, considéré à juste titre comme l'un des plus grands romans autobiographiques de la littérature française. Pour ce roman sur l'amour maternel, Sfar pose son dessin surréaliste entrevu notamment dans sa belle adaptation du Petit Prince de Saint-Éxupéry. Tout en noir et blanc, il ressort en compagnie de son trait des citations du roman. Son dessin donne une fantaisie à cette œuvre dense et profonde sur les sentiments intenses mère-fils, qui ne laisse pas insensible. Son trait virevolte et donne un supplément d'âme aux textes de Romain Gary.