L'histoire :
Le 10 septembre 1943, Bruxelles est sous occupation allemande. René Noël, dit « Jean », est le responsable de l’Indépendance (FI) pour le Brabant et le Hainaut. En cette fin d’après-midi, il se rend chez son ami le peintre Léon Navez pour rencontrer Marc Aubrion. Jean se sent inutile avec ses petites actions sporadiques contre l’occupant. Marc Aubrion lui propose de devenir responsable de presse, mais de manière clandestine. Jean devra disparaître officiellement, quitter son employeur et sa famille, sans donner d’explication. Il sera hébergé par une famille d’accueil et portera désormais le sobriquet d’Yvon. Son rôle sera de concevoir et d’écrire un journal d’informations dans une imprimerie clandestine de la résistance.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Denis Lapière, Daniel Couvreur et Christian Durieux ont décidé de raconter, par l’intermédiaire de 4 journalistes du Soir, l’histoire d’un acte de résistance courageux qui a marqué la Belgique. Peu de temps après l’invasion allemande, le quotidien Le soir a cessé de paraître. Quelques mois plus tard, des journalistes collaborateurs relanceront sa publication, ce qui vaudra au quotidien propagandiste le surnom de « Soir-volé ». En 1943, une poignée de résistants décideront de publier un numéro contestataire qui caricature et ridiculise les allemands et leurs soutiens. Dans cet album, les quatre journalistes retracent l’élaboration de ce plan génial organisé comme une opération commando. Ils décrivent les difficultés rencontrées par ces résistants, les contretemps de dernière minute, les risques pris et le lourd tribut payé par les protagonistes de ce « canular ». Ce récit est plutôt immersif et la tension est palpable. Les auteurs ont également su véhiculer la belgitude avec laquelle a été réalisée ce faux-Soir : un esprit irrévérencieux et iconoclaste. Pour évoquer les événements historiques, le récit est illustré en noir et blanc, tandis que les passages contemporains sont quant à eux de couleur ocre. Ce travail de Mémoire rappelle le rôle que peut avoir la presse dans la lutte pour les libertés.