L'histoire :
1960, en Roumanie. Le professeur Szymanski, assisté de l’armée Rouge, vient enlever une jeune adolescente du nom de Lucie contre une grosse somme d’argent. Il s’agit de développer et de tester les pouvoirs paranormaux que cette jeune fille possède. Mais bientôt elle devient dépressive, dangereuse, incontrôlable et manque de peu de réussir un assassinat en propulsant un couteau en direction du professeur, en utilisant son pouvoir de télékinésie. De nos jours, Mike Roberval, inspecteur chef de la brigade anti-terroriste, est bien décidé à trouver le meurtrier de son coéquipier et ami, l’inspecteur Karakis. Le nom de Lucie était inscrit sur sa main. Il rencontre alors le professeur Arthur Bergman, ethnologue et spécialiste des phénomènes de stigmatisation. Tout porte à croire que le meurtre est lié à l’incendie du Northgate, duquel une jeune fille du nom de Margaret est sortie indemne. Actuellement dans le coma, elle est suivie à la Société pour la Recherche Médicale en Parapsychologie par deux docteurs. L’un deux est Sacha Iablokov dont Arthur Bergman a justement découvert les pouvoirs de télépathie alors qu’il était jeune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième volume du Monde de Lucie apporte son lot de surprises. Le premier opus annonçait déjà un scénario complexe aux moult rebondissements. Le récit se poursuit désormais en montrant qu’on était bien loin d’imaginer toute la trame qui se cachait derrière. Le scénariste Kris continue de manipuler avec autorité les éléments fantastiques, tout en encrant fortement son scénario dans le réel, à tel point qu’on en a réellement froid dans le dos. Ambitieux et bien ficelé, l’auteur prend le temps de développer le passif et le tempérament de ses protagonistes. Le travail graphique de Guillaume Martinez est particulièrement soigné et illustre de manière terrifiante ce thriller. Avec un équilibre irréprochable du détail et du vide et une adresse rare à traduire les sentiments, le dessinateur développe des planches surprenantes qui s’affranchissent parfois naturellement de dialogues. La colorisation très froide de Nadine Thomas et de Kness apporte une ambiance chirurgicale des plus coupantes, qui engendre l’inquiétude... Assurément, le monde de Lucie est efficace et prometteur…