parution 01 mars 2010  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Science - fiction

Les derniers jours d'un immortel

Dans le futur, un policier immortel enquête sur des conflits entre extraterrestres ayant conduit à des meurtres ou des guerres, en raison de normes hétéroclites. De la SF intellectuelle et philosophique... Déstabilisant et brillant !


Les derniers jours d'un immortel, bd chez Futuropolis de Vehlmann, de Bonneval
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Futuropolis édition 2010

L'histoire :

Dans un lointain avenir, très lointain… Elijah, l’un des meilleurs membres de la Police Philosophique, doit faire le jour sur la logique d’un crime. Un extraterrestre Bru’Gahien a tué un humain, et ce dernier – ou plutôt un de ses « échos » – reçoit le policier en sa propriété. Il lui explique que cet acte incompréhensible le chiffonne et qu’il aimerait cerner les raisons d’une telle violence. Elijah se rend ensuite auprès du criminel, G’Ohi, en garde à vue, pour l’interroger. Comme tous les représentants de son espèce, G’Ohi est une créature gigantesque, fort aimable, qui parle fort et maîtrise difficilement sa vigueur – du point de vue humain, bien entendu. Car entre eux, les gens de sa race ont une manière très particulière de montrer leur respect ou leur amitié : ils se frappent ou s’échange de violentes attaques. Heureusement, le décryptage des codes culturels hétéroclites, c’est ce qui fait la renommée d’Elijah. Le policier est heureux dans sa vie conjugale avec sa femme Iseult : tous deux pratiquent encore l’amour physique, terriblement fade pour la majorité des terriens. En revanche, il se pose des questions sur sa vieille amitié de 400 ans avec Matthias : ce dernier a décidé de mourir sans lui en parler. Elijah va donc discuter avec un de ses derniers échos, afin de comprendre…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Diantre, que voilà un récit de science-fiction pas comme les autres ! Et on n’en attendait pas moins de ce diable de scénariste, qui a le don de surprendre, toujours avec une rare intelligence. Ici, Fabien Vehlmann met en scène un policier du futur, immortel et sagace, confronté à des problématiques professionnelles et personnelles. D’une part, ce héros (Elijah) enquête au quotidien sur des affaires en lien aux méconnaissances des particularismes d’autres espèces extraterrestres. Pour l’une, la violence est une norme sociale vertueuse ; pour l’autre, le temps s’écoule infiniment plus lentement. D’autre part, Elijah se pose des questions sur le sens de la vie (oui, carrément) et sur les raisons qui poussent l’un de ses meilleurs amis à en finir, surtout sans lui dire (le goujat !). En marge de ces contingences d’intrigues, le contexte de ce futur très éloigné est l’occasion pour Vehlmann de jouer avec une flopée de concepts sociaux, techniques, éthiques, philosophiques ou métaphysiques… dans la droite lignée de la « nouvelle » vague de SF britannique (des années 70, dont les fers de lance sont James Graham Ballard ou Jonathan Priest). Quasiment à chaque séquence, on est initialement surpris par des dialogues ou situations déstabilisants (les échos, les fréquences, les voyages, les suicides…) et Vehlmann s’arrange ensuite pour toujours les fluidifier. Gwen de Bonneval n'a pas du avoir la tâche facile pour illustrer ces idées souvent abstraites. Il se contente de mettre en scène les personnages à l’aide d’un noir et blanc simple et pertinent, dans des décors souvent dépouillés et/ou kitsch. Certains pourront être rebutés par cette approche narrative hors norme, « intellectuelle » et peu spectaculaire de la SF. Mais la démarche d’innovation et de remise en question sont évidemment louables et jouissives pour ceux qui apprécient…

voir la fiche officielle ISBN 9782754801584