L'histoire :
Lucy s'apprête à partir pour la plus grande manifestation qui ait jamais été organisée aux États-Unis : la longue marche vers Washington pour protester contre les critiques opérées sur Jessica Ruppert. Elle voit enfin les marcheurs qui sont toujours plus nombreux de jour en jour. Elle filme ce défilé impressionnant et finit par tomber sur Domenico : un ancien ami qu'elle avait rencontré au lycée. Les temps ont bien changé et les retrouvailles sont chaleureuses. Cependant, les marcheurs, trop nombreux, doivent trouver de quoi dormir pour la nuit. Ils profitent des logements sociaux de la fondation Ruppert pour s'installer. Cela ne plait pas à tout le monde, évidemment, et notamment aux voisins. Pendant ce temps, en prison, Logan rêve toujours d'être rejugé et libéré. S'il parvient à sortir un jour de cet enfer, il prévoit d'installer une affaire qui fera le lien entre les États-Unis et le Vietnam. Une belle façon de rendre hommage à sa compagne Xuan-Mai. Il ne se rend pas compte cependant que sa présence en prison provoque de nombreuses tensions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le cycle 2 de la série Le pouvoir des innocents vient de se terminer, Luc Brunschwig et Laurent Hirn reviennent sur le cycle 3, Les enfants de Jessica. Plus de sept ans après le deuxième tome, ce troisième tome reprend les évènements de la série une fois que Jessica Ruppert a pris le pouvoir, divisant plus que jamais le peuple américain. On reconnaît d'emblée la patte Brunschwig avec un savoir-faire certain et un savant mélange d'actions, de politique et de psychologique. Ce cycle, plus que les autres, présente les rouages du pouvoir et d'une société en mouvement. Cet album s'adapte aussi à nos actualités récentes avec cette fameuse marche qui illustre les mouvements sociaux ou encore le racisme latent contre les Arabes. On retrouve avec plaisir les personnages qui ont marqué la série et Brunschwig parvient toujours à créer du neuf avec de l'ancien. Ainsi, un nouveau personnage va faire son apparition, créant des liens forts avec Amy, qui avait peu de place jusque là. Le récit continue donc à déployer une vaste intrigue où les différents protagonistes vont connaître un dénouement commun. Laurent Hirn réalise toujours des planches remarquables, avec une mise en couleurs très recherchée et pleine de différentes ambiances. Cependant, cette suite reste encore un peu courte et manque de moments forts. Le récit avance lentement, à l'image de cette marche politique. Mais nul doute qu'à l'arrivée, le résultat sera de taille...