L'histoire :
Paris, 9 février 1975. Trois gangsters cagoulés braquent une banque. Le directeur déclenche l’alarme et là tout dérape. Le banquier est tué d’une balle dans la tête. Des policiers qui patrouillent dans le quartier tombent nez à nez avec l’un des gangsters et le descendent. Commence alors une longue négociation entre le commissaire chargé de l’affaire et les deux autres gangsters dans la banque, qui ont pris en otage le personnel ainsi que les clients de l’établissement. Après plusieurs heures de tractation, et l’obtention d’un véhicule pour s’enfuir, les deux voleurs arrivent à semer les forces de l’ordre dans les rues de la capitale. 5 ans après et quelques hold-up plus tard, le binôme de malfrats, grisé par sa réussite, baisse sa garde, jusqu’au moment où un flic abat l’un d’entre eux. Ce tragique événement va amener à fédérer une équipe de huit braqueurs de Belleville, qui écumera les banques parisiennes avec une méthode originale et discrète…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
David B (au scénario) et Hervé Tanquerelle (au dessin) ont commencé leur collaboration sur cette histoire en 2006. Intéressés par le monde du grand banditisme, ils ont librement adapté l’histoire du célèbre « gang des postiches » qui sévissait à Paris dans les années 80. Ces voleurs qui s’introduisaient dans les banques en étant grimés, auraient attaqué 27 établissements et auraient pillé près de 1300 coffres. Pas évident de faire vivre huit personnages en BD qui puissent être reconnaissables aussi bien à la ville qu’à la scène. Les auteurs ont pris quelques libertés avec les postiches en les affublant de « déguisements » de Tournesol, de Mortimer ou encore de Dupont et Dupond. Tanquerelle, avec son trait semi-réaliste, a été attentif à retranscrire avec soins et détails, l’ambiance des années 80 (coupes de cheveux, voitures coupées à la serpe, façades de commerces, tenues de gendarmes, etc.). Les couleurs gris bleu donnent un aspect suranné qui colle bien à l’époque. Malgré leur intérêt pour cette équipe de voyous, les auteurs ne se sont pas montrés indulgents, ou n’ont pas cherché à rendre leurs héros attachants : le caractère improvisé des hold-up, la brutalité à l’égard des otages ou encore les fragilités psychologiques de certains des membres de l’équipe donnent un caractère crédible au récit et semble fidèle aux faits. Une immersion très réussie au cœur du grand banditisme.