L'histoire :
Au début des années 90, Thibault et Alex, deux potes âgés d’une vingtaine d’année, quittent la cannebière pour l’Angleterre. Excités et insouciants, ils veulent vivre intensément leur passion de la musique, dans la patrie du rock ! Cependant, là-bas, rien ne se passe comme l’avait envisagé Thibault : en 2 ans, ses amis d’Erasmus ont changé et… la société anglaise dans son ensemble, tout autant. Les voilà obligés de trouver un squat pour dormir ! Ce sera un appartement abandonné infesté de cafards, sans électricité mais avec l’eau courante… pas si mal ! Le lendemain, leur numéro de sécurité sociale en main, ils vont pointer au « job center », en s’imaginant dégoter un petit boulot au sein d’un staff de rock. On leur proposera d’intégrer divers restaurants : les français sont recherchés dans ce domaine. Alex refuse de faire la plonge pour 2 livres de l’heure et se sauve de chez son employeur en crachant dans la marmite, avant même d’avoir commencé. En marge de ces péripéties, un éleveur de chiens, boxeur amateur, mène une double vie de hooligan à l’insu de sa famille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet continue, lentement mais sûrement, de creuser la situation désastreuse dans laquelle Thibault se trouve en tout début de série. Ce faisant, Sylvain Runberg nous fait une peinture sans concession de l’Angleterre post-thatchérienne : précarité, pauvreté, inégalités, manque d'hygiène… Alex attrapera même la galle ! Runberg entremêle ici des trames qui ne trouvent leur lien qu’en toute fin de volume, afin de préparer la suite. Ce second album (de 64 planches) sert donc un peu de transition, mais il livre néanmoins son lot de mésaventures sociales et s’avale, de fait, d’une traite. La majeure parties des développements se concentre sur le périple de nos deux frenchies, qui perdent peu à peu leur illusions, mais conservent toujours l’espoir de croquer le rock à pleines dents. D’autre part, nous suivons le quotidien de deux autres protagonistes : celui d’Emma, fille paumé qui fait des pipes à 20 livres, intégrant malgré elle un réseau de prostitution ; et celui de Travis, papa modèle et éleveur de chiens en journée, mais hooligan violent et hargneux le soir venu. Le trait de Phicil, à la fois simple et précis, en tous cas très lisible, correspond à merveille au ton de cette aventure sociale, complété par la colorisation volontairement « éteinte » de Drac. A suivre…