L'histoire :
Eté 1991. Après une année d’Erasmus outre-manche franchement géniale, Thibault a réussi à convaincre son pote Alex que la vie en Angleterre, c’est la panacée ! Les nouvelles tendances du rock s’épanouissent en toute liberté, les gens sont serviables, la société des jeunes est plus ouverte… A peine leurs exams terminés, ils décident de quitter Marseille pour s’établir là-bas. Pourtant, les choses ne se passent pas comme prévu. Tout d’abord, en raison d’un joint roulé au mauvais endroit et au mauvais moment, ils se retrouvent à faire du stop sous une pluie diluvienne. Puis, en arrivant à Londres, ils trouvent porte close chez la copine Sam, qui avait promis l’hébergement. Quand cette dernière rentre enfin, elle est enceinte de 7 mois et semble crouler sous les soucis. Elle donne aux deux garçons l’adresse d’un pub où traîne souvent son frère, Andrew. Alex commence à regretter amèrement les belles promesses de Thibault. Au King of Splendor, ils font la connaissance d’une charmante barmaid, Lucy, en attendant Andrew. Enfin, celui-ci arrive et leur annonce que pour l’hébergement, il va falloir trouver un squat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection 32 est morte… vive la collection 32 ! Les formats souples et pas chers n’ont pas trouvé le succès escompté, mais les éditions Futuropolis assurent le principal : elles republient toutes ces fabuleuses histoires sous un bon vieux format cartonné, plus « prestigieux ». Passons sur ce contenant, franchement secondaire, pour nous intéresser au contenu. La promesse d’Erasme recueille donc les deux premières histoires 32 planches de la série. Parallèlement à la mise en bouche que nous connaissions déjà, nous découvrons donc la suite des aventures sociales de Thibault et Alex, à travers le paradis anglais qu’ils pensaient trouver. Puisant dans ses souvenirs d’étudiant, le scénariste Sylvain Runberg poursuit sa critique de la politique Thatchérienne et ses effets sur la société britannique des années 90. Sorti du contexte étudiant, le héros se frotte à la dure réalité libérale : logement, travail, ressources appartiennent au combat quotidien. Sans compter que les affres de la révolte irlandaise commencent à poindre le bout de leur blaire (sans mauvais jeu de mot…). Les belles promesses d’une tumultueuse vie de débauches se transforment donc en récit à la Ken Loach. Le dessinateur Phicil livre un graphisme simple, moderne et lisible, idoine pour mettre en relief cette partition sociale acerbe…