L'histoire :
Si Golo ne vit plus aujourd’hui au Caire, il revient volontiers se plonger dans ce chaudron magique en perpétuelle évolution. L’un de ses endroits préférés est le café « Horreya », le dernier rescapé des grands cafés cairotes. Golo s’installe à une table et observe, écoute, hume la vie autour de lui. Sur son carnet, il croque son monde. Ses pensées vagabondent et il se remémore son ami Goudah, sa rencontre avec le vieux lettré de Zamalek qui lui conta la genèse des Mille et une nuits. La diffusion de l’œuvre doit beaucoup à l’Expédition française en Egypte en 1798. L’histoire le passionne tant, qu’il arrive à Golo de voyager en ce temps, la nuit, en rêve. A l’époque, sur les gravures, on écrivait le « Kaire ». Des saltimbanques se livraient devant des passants circonspects à des numéros de prestidigitation souvent hasardeux. Mais voilà qu’avec l’apparition de Golo, l’artiste réussit un prodige ! Tous sont ébahis par la survenue, entre une chèvre et un singe, de cet homme original. L’atmosphère guerrière régnant en ville amène à l’arrestation de notre voyageur. Le grec Fart Al-Roumman conduit Golo devant Bonaparte. Golo suggère au conquérant que, comme Alexandre (le Grand), il pourrait écouter la tradition des Mille et une nuits par les meilleurs conteurs du Caire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut croire que l’envie était trop forte, toujours là, inépuisable et le verbe pendant. Golo remet le couvert pour une Seconde époque de Mes mille et une nuits au Caire située – sans doute – plus en aval que la première dans la vie de l’auteur. Son ami Goudah disparu, « l’artiste du hasard » comme il l’appelle joliment, habite toujours ses planches. Nulle nostalgie tristounette chez Golo mais une profusion de souvenirs, d’anecdotes qui amusent, instruisent et divertissent le lecteur. Il revient naturellement sur la genèse contemporaine des Mille et une nuits et l’aventure française de Bonaparte en Egypte. Puis, les souvenirs plus personnels prennent le pas. La vie de Golo est faite de rencontres, de hasards, d’opportunités saisies. Incongruité du détail, du proverbe, du symbole, etc. La poésie de la langue est doublée de celle de l’image. L’inventivité infinie des jurons est par exemple remarquable. Un accent verbal synonyme de toute cette vie contenue en ces 90 planches de rêverie colorée sous le soleil d’Egypte. Une philosophie facétieuse à apprécier et méditer.