L'histoire :
Nina a tout pour être heureuse. Une vie de parisienne pur jus, un amant pas trop collant et qui, à l'occasion, passe pour une séance câlins, une copine qui l'écoute patiemment soliloquer sur sa vie et ses doutes. Sauf que Nina n'est pas heureuse. Sa vie parisienne n'est qu'une succession d'illusions éphémères qui la font ricocher dans les rues d'une ville qui lui semble percluse de contradictions. Son amant est en réalité un amour perdu dont elle a bien du mal à expliquer l'échec et à retrouver la trace. Son amie attentive et attentionnée n'en est peut-être pas une, finalement... Un sentier boueux au sortir du bus. Une jungle équatoriale en Haute-Amazonie. Quelques indigènes, des indiens de la tribu Chuar, pour accueillir les arrivants. Nina ne s'en doute pas encore, mais le commencement a priori banal, voire pénible, du voyage va l'emmener bien plus loin qu'elle ne l'a escompté. Et, plus encore que répondre à ses nombreuses questions et attentes, ne fera que renforcer son trouble et multiplier ses incertitudes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Baignée par une douce tristesse et un désarroi infini, cette chronique largement autobiographique et très émouvante nous touche à bien des égards. Serait-ce le crayonné si particulier qui donne aux visions oniriques de Johanna un impact aussi poétique que personnel ? Serait-ce ce récit dense, complexe, émaillé de digressions, de flashbacks, et de références picturales et littéraires ? Serait-ce encore ce message philosophico-écologique qui nous ébranle dans nos convictions ? Peut-être un peu tout cela à la fois. Mais un récit tellement emprunt de sensations intimes qu'il risque fort de laisser plusieurs lecteurs en route. A tel point que l'auteur sent la nécessité d'ajouter en fin de volume un mini lexique de plus d'une page pour expliquer les termes précis d'une civilisation indienne mise à mal par la toute puissante et écrasante conception occidentale. D'où un sentiment partagé, au moment de refermer ce livre, entre ennui profond, indifférence totale ou encore sensation d'avoir là un message important mais difficilement accessible tant la violence de l'expérience chamanique est viscérale et intériorisée.